Les arguments sont nombreux pour expliquer cet optimisme de voir les électeurs se ruer sur les bureaux de vote. Les Algériens sont appelés aux urnes, une seconde fois, en cette année 2007. Le 17 mai dernier, ils ont été conviés à l'élection de leurs représentants au Parlement. Ils ont adressé, à l'occasion, un message politique qui a eu l'effet de faire trembler la classe politique dans toute sa diversité. Un boycott massif qui a montré tout le fossé qui sépare les citoyens des préoccupations partisanes. Une première dans les annales des élections en Algérie. Chacun des acteurs de la vie politique nationale y est allé de sa propre analyse et grille de lecture pour expliquer cette surprenante désaffection. Le grand perdant aura été, sans aucun doute, l'Alliance présidentielle formée par les trois partis que sont le FLN, le RND et le MSP. Ces derniers qui occupent la scène politique et médiatique n'ont rien vu venir avant le rendez-vous du 17 mai. Les autres partenaires politiques participant aux joutes ont eu l'occasion de confirmer leur statut de micro-parti sans ancrage réel dans la société. Des appareils obsolètes qui excellent dans l'art de la politique de salon. Cette fois, il sera question, dans deux mois, de retourner aux urnes pour demander la voix des électeurs afin d'élire leurs représentants aux APC et aux APW. D'aucuns prédisent un meilleur sort pour l'acte civique en prévoyant une participation honorable des citoyens aux joutes électorales. Les arguments sont nombreux pour expliquer cet optimisme de voir les électeurs se ruer sur les bureaux de vote. Il s'agit, en premier, du caractère de ces élections qui n'ont pas le même que celui des législatives. Cette fois, le bulletin de vote servira à élire les gestionnaire de structures administratives locales dont la mission sera de prendre en charge les doléances et les préoccupations des citoyens. Les autorités ont d'ailleurs lancé une opération d'identification des électeurs qui se sont abstenus aux législatives pour connaître les motivations ayant concouru à une telle situation. Une occasion aussi d'apurer le fichier électoral. Cette opération a permis, entre autres, de découvrir que bon nombre de citoyens ont changé de résidence sans le signaler pour se faire porter dans les fichiers électoraux de leur nouvelle commune de résidence. L'autre argument qui milite pour un retour de la population à l'acte de vote, est l'annonce de la participation de tous les acteurs politiques, FFS y compris. Le parti d'Aït Ahmed avait adopté une attitude de boycott qui a eu ses effets dans plusieurs contrées du territoire national. Sa participation ouvre des horizons nouveaux aux citoyens qui auront à choisir librement leurs représentants. Pour ceux qui reconnaissent le poids politique de cette formation représentative du courant démocratique de l'opposition, les joutes électorales ne manqueront pas d'intéresser les citoyens. Sur un autre registre, les derniers attentats enregistrés à Batna et Dellys, et qui ont eu un impact certain sur les populations, peuvent s'avérer comme une autre source de motivation pour une participation massive des Algériens, en réponse aux menaces visant la mise au pas de l'Etat algérien et ses institutions. L'expérience a bien montré que les citoyens n'ont jamais cédé au chantage terroriste. Durant les moments forts de la tragédie nationale vécue des années durant, les Algériens ont adopté une attitude qui va à contresens des fossoyeurs de l'Algérie. Ils n'ont pas cédé devant la menace terroriste et ont toujours répondu par une présence massive dans les bureaux de vote. C'est aussi une manière de faire face au terrorisme et aux ennemis de la patrie. Enfin, le déroulement correct -même si quelques dépassements ont quand même été signalés- du dernier rendez-vous électoral qui a reflété la volonté populaire, peut être un facteur stimulant pour l'accomplissement de l'acte de vote.