Cette région constitue, pour les groupes armés et de contrebande, un couloir stratégique pour leurs déplacements. Mobilisant d'importants moyens humains et matériels, les services de la Gendarmerie nationale, assistés par des unités spéciales de l'Armée nationale populaire, ont déclenché, depuis vingt-quatre heures, une vaste opération de recherches sur la trace des terroristes, dont deux ont été signalés à Hassi Khlifa, dans la wilaya d'El Oued.Les recherches devront cibler d'autres lieux, et les quartiers Sakhr Berin Al Machya, Al Gheriba et Al Hamaïssa, doivent passer au peigne fin. Coordonnant leurs renseignements, les services de sécurité ont réussi à identifier l'un des terroristes. Le concerné, répondant aux initiales G.A., est activement recherché dans le cadre de la lutte antiterroriste. Quant à ses acolytes, leur signalement a été donné par des citoyens, lesquels ont aussitôt alerté les services de la Gendarmerie nationale. Les terroristes portent des armes automatiques, a-t-on également souligné. L'opération de ratissage, qui se poursuit à l'heure où nous mettons sous presse, devra connaître des développements les jours à venir. De tout temps, la région d'El Oued et ses environs ont constitué un point de transit stratégique pour les groupes armés. C'est aussi au niveau de cette région qu'on a découvert, pour la première fois, des camps d'entraînement de fortune. Plusieurs réseaux de soutien au terrorisme ont été démantelés, notamment ceux qui ont pour mission la prise en charge des nouvelles recrues. Cette même région est, pour les groupes armés et la contrebande, un couloir aussi stratégique pour les déplacements. C'est à partir de cette zone que les trafics, auxquels s'adonne Mokhtar Benmokhtar, ont connu un grand essor. Connu pour avoir été le tremplin à de nombreux émirs du GIA et de l'AIS, El Oued, de par sa proximité avec les frontières, a toujours été convoitée par des réseaux de trafic qui ont jeté leur dévolu sur cette région. Contrebande de cigarettes provenant de pays du Sahel, réseaux de soutien au Gspc et filières de recrutement pour le compte du groupe salafiste et, à un degré moindre, la résistance irakienne. Cette région, selon des sources très au fait de la situation sécuritaire, occupe une place névralgique dans la stratégie du terrorisme et ses démembrements. Une situation qui n'est pas particulière à la zone d'El Oued. La région de Tébessa subit le même calvaire. Et ce n'est pas un hasard si le couloir menant de Tébessa à El Oued, en passant par Khenchela et Batna, était fréquemment utilisé par un certain Abderrazak El Para, auteur de l'enlèvement des 32 touristes dans le Sud algérien en avril 2003. Plus vaste que la Belgique, le territoire de la wilaya d'El Oued exige des moyens colossaux pour assurer sa sécurité sur tous les plans. Face à cette situation, les forces de sécurité tentent de combler ce manque par l'accroissement de l'investigation et l'efficacité du renseignement.