La loi de finances 2008 en a fait un de ses objectifs prioritaires. La dette publique algérienne va connaître une forte baisse. 663 milliards de dinars en 2007. L'annonce a été faite hier lors d'une conférence de presse qui s'est tenue au siège du ministère des Finances. Les directeurs généraux des Impôts, du Budget et du Trésor ont animé cette rencontre avec la presse nationale. MM.Raouia, Bakka et Hadj Baba Ammi ont apporté quelques précisions concernant la loi de finances 2008. Parmi les bonnes nouvelles figure en bonne place la révision du barème de l'IRG. Les salaires de 15.000DA et moins seront exonérés d'impôts. Voilà qui va devoir mettre un peu de baume au coeur pour les petits revenus. La vie est de plus en plus chère. L'envolée spectaculaire des prix des produits de consommation est là pour l'attester. Selon le directeur général du Trésor, M.Hadj Baba Ammi «le taux d'inflation a atteint 3,3% à la fin du mois de septembre 2007, il se situait autour des 2,53% l'année dernière». Questionné sur la fiabilité de ces chiffres, le directeur général du Trésor a répondu que «les notes méthodologiques de l'ONS (Office national des statistiques) sont comparables à celles qui se pratiquent ailleurs». La coordination entre la politique budgétaire et monétaire a permis de contenir l'inflation, a argumenté M.Hadj Baba Ammi. L'élargissement du taux d'abattement de l'IRG touchera l'ensemble des salariés, a indiqué M.Bakka, directeur général du budget. 7,80% pour un salaire de 25.000DA à titre d'exemple. Parmi les amendements introduits dans le cadre de la loi de finances 2008, il y a la prise en charge sanitaire des habitants des wilayas du Sud. Le transport des malades et de leurs accompagnateurs sera gratuit. Mais c'est surtout autour de l'élaboration de la loi de finances, sur la base d'un baril de pétrole à 19 dollars, que le débat s'est focalisé. «Ce n'est qu'un prix de référence», a tenté d'expliquer M.Hadj Baba Ammi, directeur général du Trésor. L'économie algérienne, dont les recettes en devises proviennent des exportations en hydrocarbures a initié un fonds de régulation en l'an 2000. Toutes les fiscalités qui dépassent le seuil des 19 dollars y sont injectées. Cela a permis de sécuriser les dépenses de l'Etat et réaliser les programmes de développement du pays. «La mise en place d'un fonds de régulation permet de prévoir à moyen terme d'éviter les coupes budgétaires, et surtout l'endettement», a déclaré le directeur général du Trésor. Et la fluctuation euro-dollar? Quel est le manque à gagner de l'Algérie? «Nos réserves sont constituées des deux monnaies. Les techniques de couverture utilisées par la Banque d'Algérie limitent le phénomène», a expliqué M.Hadj Baba Ammi. Avec le fonds de régulation, «le niveau des dépenses est soutenable jusqu'en 2009», a ajouté le DG du Trésor. Afin d'être moins tributaire des hydrocarbures, M.Hadj Baba Ammi a émis «l'espoir de voir les autres secteurs se développer». La fiscalité ordinaire évolue depuis quelques années de 12 à 13% par an. Une des fiscalités qui permet de venir en aide aux APC en situation financière critique est celle engendrée par la vignette auto. 4,5 milliards de dinars. 80% sont destinés aux collectivités locales et 20% au budget de l'Etat. La dette intérieure algérienne représentait 21% du PIB en 2006, elle doit être ramenée à 15% en 2007. Quatre fois moins que les objectifs fixés par Maastricht aux pays membres de l'UE. L'Algérie volerait-elle de performance en performance? La réponse aurait pu être oui si son économie n'était pas autant tributaire des hydrocarbures.