Elle a vivement critiqué la politique menée par le ministre de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbès. «Les objectifs qui rassemblent les Algériens sont plus forts que les problèmes qui les divisent», s'est ainsi exprimé Saïda Benhabylès, présidente du Mouvement féminin algérien de solidarité avec la famille rurale, lors de son passage, hier, au forum El Moudjahid. L'ex-ministre de la Solidarité nationale a fait le point sur l'affaire de la famille Mohamed, victime du terrorisme et vivant actuellement au «ralenti». Les faits remontent à plusieurs années. Cependant, les séquelles sont toujours «vivaces». En 1994, le père, Abed Mohamed, résidant à Jdioua, une commune rurale de Relizane, a été grièvement blessé à la tête par un groupe terroriste. «Une des balles n'est toujours pas extraite», précise l'oratrice. Animé par le sens du devoir, son fils Abdelkader, résidant à Nîmes (France), a rejoint sa famille au moment où les habitants fuyaient cette région qui a subi les affres du terrorisme. Une année plus tard, il est nommé délégué exécutif communal (DEC) à la tête de Hamadna au niveau de la même wilaya. Le 15 avril 1995, son frère a été lâchement assassiné, poursuit Mme Benhabylès, la gorge nouée. Après leur retour, les deux frères Abdelkader et Hocine ont été arrêtés le 31 décembre 2004, mis en examen avant d'être relâchés 48 heures plus tard. Selon la conférencière, la plainte a été déposée par El Hadj Smaïn, membre de la Ligue algérienne des droits de l'homme, Nacéra Dutour (SOS disparus) et Patrick Baudouin, président de la Ligue internationale des droits de l'homme. Les deux frères ont été accusés d'actes barbares, d'enlèvement et d'assassinat. Trois ans et demi plus tard, les frères Abed «sont sans travail, en proie à une machine judiciaire. Pis, leurs enfants sont montrés du doigt et considérés, désormais, comme fils de terroristes», explique l'ex-ministre. En signe de solidarité avec cette famille, qui n'est que la partie visible de l'iceberg, Mme Benhabylès a lancé: «Que les citoyens algériens distinguent entre l'ennemi et l'allié du jour. Qu'ils soient prudents face aux mains étrangères, aidées par la complicité de certaines parties locales, voulant déstabiliser l'Algérie.» Un autre appel a été lancé à l'opinion internationale. «Nous, Algériennes et Algériens, faisons face à toute tentative visant à toucher à la dignité des citoyens et de notre pays», a-t-elle assuré. Et d'insister sur la solidarité avec toutes les familles victimes de ce «chantage politique». Poursuivant son réquisitoire, la conférencière a vivement critiqué la politique menée par le ministre de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbès. La solidarité, aux yeux de l'oratrice, ne doit pas se résumer au couffin du Ramadhan ni à ces enveloppes «insultantes» délivrées aux démunis à chaque rentrée sociale.