Avec la cacophonie habituelle rencontrée dans les salons informatiques où le visiteur est assommé par les sons des baffles des micro-ordinateurs et ébloui par les images des écrans, le Sicom 2002 a réuni un nombre important d'entreprises nationales et étrangères. Depuis la première édition de ce type de manifestation et en matière d'informatique, l'accent a toujours été mis sur la nouveauté. C'est ainsi que le public a eu l'insigne honneur de voir à l'oeuvre le dernier Intel P4 à 2.4 Mhz, les dernières imprimantes grand format et même le petit dernier de Apple. On notera aussi la présence de sociétés algériennes éditrices de logiciels, quoique, jusqu'à aujourd'hui, le développement se soit limité aux suites de gestion. A la question du manque de logiciels spécifiques en dehors du domaine de gestion où tous les informaticiens se concurrencent sans rien apporter de nouveau, le directeur d'une société, se prévalant du titre de leader dans l'édition de logiciels, a répondu qu'il ne faisait que s'inscrire dans une optique exclusivement commerciale: «Je préfère créer un programme rentable pondu en un mois avec deux techniciens plutôt que de mobiliser une dizaine d'ingénieurs tout en étant certain de ne jamais pouvoir rivaliser avec les photoshop et autres corel existants. D'ailleurs, à quoi bon essayer de réinventer la roue? Surtout que ladite roue est déjà disponible à très bas prix.» A quoi servent donc les années d'études de nos informaticiens? II faudra aussi noter l'inévitable présence de sociétés «importantes» qui vendent des logiciels de très bonne étiquette à des prix défiant toute concurrence (100 DA). Ceux-ci, bien que contenant des programmes piratés, sont garantis «sans défaut». A l'instar des autres manifestations, les exposants de ce salon se sont contentés d'exhiber ce qui ce fabrique sous d'autres cieux. Comme l'a si bien souligné un visiteur: «Cette exposition, comme les précédentes, ne fait que nous mettre au courant de ce que font les autres à l'étranger, que ce soit en informatique ou en mobilier de bureau.» Le parcours des stands a montré surtout l'engouement du public pour Internet et les jeux. Viennent ensuite l'achat du matériel et la visite des rayons de livres. La palme d'or est à décerner aux livres techniques qui, à eux seuls, permettraient à l'informatique de sortir du marasme où elle se morfond chez nous malgré la prolifération de centres d'études et des cybercafés.