Les experts considèrent que son désamiantage est un travail de longue haleine. Les travaux de désamiantage de la salle omnisports du complexe Mohamed-Boudiaf (Coupole) entamés depuis déjà quatre mois seront achevés d'ici à octobre prochain avant même la fin de l'échéancier. Cette confirmation a été donnée par les responsables du groupement Desamico (maître d'ouvrage de ces travaux composé de trois entreprises françaises et une autre algérienne en l'occurrence Travomed), lors de la longue journée technique d'information sur l'amiante tenue, hier, à Alger. Les experts étrangers considèrent que le désamiantage de la Coupole est un travail de longue haleine jamais réalisé de par le monde compte tenu de la superficie de l'ouvrage qui contient d'importantes quantités d'amiante et de sa structure. Pour cela, une enveloppe consistante de 8,5 millions de dollars lui a été réservée ainsi qu'un potentiel humain composé de 80 personnes dont 70% sont des Algériens qui travaillent d'arrache-pied afin de respecter toutes les mesures de sécurité. En effet, le plus redoutable dans ce genre de travaux est de respecter les consignes d'usage qui consistent surtout à éviter toute émanation de la fibre à l'extérieur de la zone protégée. «Nous faisons systématiquement des prélèvements d'air des alentours de la coupole afin de prévenir toute contamination éventuelle», nous explique M.Michel Godignon, directeur de l'entreprise française Isotec. La dangerosité liée à l'inhalation des fibres d'amiante et à ses conséquences sur la santé est peu constatable, elle se manifeste à long terme sous forme du cancer des poumons. A cet effet, la prévention semble être délaissée sachant que cette substance est utilisée pratiquement dans tous les secteurs: dans la fabrication des fibres ciment, du textile, des matériaux de construction, de papier carton... L'arrêt de son utilisation s'avère difficile compte tenu du coût élevé du désamiantage et de l'inefficacité de la matière de substitution. En Algérie, des opérations de dépistage sont menées par des experts afin de recenser les édifices contenant cette matière. Actuellement, on dénombre quatre usines d'amiantes ciment, employant 2.400 travailleurs qui absorbent à longueur d'année les poussières d'amiante. «Malheureusement, aucune mesure de protection n'a été prise dans ces endroits», explique l'expert français M.Sacrispeyre.