Le premier week-end du mois sacré a été marqué à Béjaïa par un gala artistique animé par la chanteuse Malika à la Maison de la culture de la ville. Dans une salle clairsemée, faute d'une médiatisation adéquate, l'artiste a su bercer un public jeune de ses chansons dansantes durant près de deux heures. «Je reviens peu à peu après 18 ans d'absence. Cela reste pesant mais ellhamdou lillah, je suis bien reçue par mon public un peu partout dans le pays», dit-elle, en nous recevant dans sa loge. Malika a débuté dans la chanson en 1983 sous le nom de Tin Hinan. Elle produira quatre CD avant de s'offrir une pause pour «m'occuper de mon commerce en France et pour élever mes enfants» nous dit-elle en toute modestie. Malika, dont les chansons sont, pour la plupart, écrites, en collaboration avec son mari Mourad, est revenue à la scène artistique en 2007 avec un album intitulé «Zgrigh Ouahdi». Un album édité par les éditions Syphax. «Je prépare un nouvel album pour après le Ramadhan en hommage à Zohra», ajoute-t-elle, juste avant d'entrer en scène. Déjà plus de dix concerts à son actif. Elle a commencé à chanter très jeune, bercée par les mélodies de Zohra, une grande artiste disparue en janvier 1987 à la suite d'un accident de la circulation. C'est d'ailleurs, avec «Ayen Ayen», une des chansons de la défunte qu'elle a entamé son concert le jeudi à la Maison de la culture de Béjaïa. «J'ai beaucoup d'admiration pour la chanteuse Zohra» aime-t-elle répéter. L'amour, la liberté, la condition féminine sont autant de thèmes qu'elle développe dans ses textes. Les paroles sont très riches dans le style de Malika, il y a toujours des jeux de mots, rien n'est jamais univoque. Malika, cette femme émigrée, a su, à travers un répertoire varié, faire danser des spectateurs en manque de ce genre de galas. «Je remercie la ministre de la Culture, Khalida Toumi pour tout ce qu'elle fait pour la culture» a-t-elle insisté citant au passage les directeurs de la culture de Béjaïa, Tizi Ouzou et Bouira sans oublier des directeurs de l'Onci et de l'Oref. En artiste avertie, elle invita un jeune chanteur chaâbi, Kamel Belkhir, dont le répertoire n'a pas été sans soulever un enthousiasme chez les jeunes présents au concert. De la poésie, il y en avait aussi avec les poètes Achouche Mustapaha, Chourar Saïd et Fahem Djoudi. Le tout agrémenté par une animation assurée par Samia, une jeune dont elle a dit beaucoup de bien. A signaler la prestation de Mourad, son mari qui, outre les textes qu'il a écrits pour sa femme, s'est révélé être un bon blagueur que tous les présents ont apprécié. Une soirée mémorable en somme, grâce à la variété des chansons, des poèmes et des blagues présentés pour un public exigeant.