Le club londonien va mal en ces dernières semaines, comme l'atteste son parcours alarmant en championnat. Arsenal tentera d´oublier ses tourments du championnat d´Angleterre aux dépens des Turcs de Fenerbahçe, ce soir en Ligue des Champions, mais le match important de sa semaine, qui pourrait décider de sa saison, sera la réception de Manchester United, samedi. Trois défaites en onze journées de championnat, si on exclut une victoire anecdotique de ses réservistes en Coupe de la Ligue contre une équipe de D2, des buts encaissés lors de huit des dix dernières rencontres, Arsenal est malade et connaît un de ses pires démarrages depuis l´arrivée d´Arsène Wenger au club en 1996. Une entrée en matière qui rend de plus en plus probable une cinquième saison sans titre de champion, série inédite sous le Français. Les Gunners comptent six points de retard sur Chelsea et Liverpool, sans avoir rencontré de grosse équipe. Avant son voyage à l´Emirates, Manchester a une longueur d´avance, malgré un début de saison raté et un match en retard à disputer. Le visage offert par Arsenal depuis plus d´un mois inquiète. Après la victoire de son équipe, samedi, le gardien de Stoke, (2-1) Thomas Sorensen relevait chez les Gunners un «manque de moelle requise» pour être champion. «Quand je vois comment les autres jouent, cela va être très dur pour eux. Il leur manque une dimension physique. Quand ils sont venus, Chelsea nous a dominés dans les duels, alors que les Gunners n´y étaient pas», selon Sorensen. Sous Wenger, Arsenal a toujours joué un football plaisant. Mais avec Patrick Vieira, Martin Keown, Tony Adams ou Nigel Winterburn, les Gunners disposaient de leaders dotés de la puissance et de la détermination nécessaires pour répondre au défi physique des adversaires avant de permettre aux «artistes» d´exprimer leurs qualités. Ces joueurs étaient également capables de hausser le ton pour rappeler les plus jeunes à leurs responsabilités, un rôle que Wenger répugne à endosser. A force de se gargariser de leur statut de dépositaires du beau jeu («le plus beau du monde», selon Cesc Fabregas), les jeunes pousses londoniennes ont affadi Arsenal, qui avait aussi une tradition de combat. «Ils veulent jouer tout le temps, alors que de temps en temps, il faut travailler», résume Sorensen. Arsenal qui jouerait trop? Cette critique vise implicitement la philosophie Wenger. Et encore, comme l´a reconnu l´entraîneur, en ce moment Arsenal «ne crée plus beaucoup». «Je ne sais pas combien de défaites on peut encore se permettre», s´interroge Wenger. S´il veut étouffer dans l´oeuf les doutes, y compris sur lui-même, il vaudrait mieux pour le Français que la quatrième ne soit infligée ni par Fenerbahçe ni par Manchester.