«C'est la Coupe du monde et la Coupe de tout le monde», rappelait Blatter, lors de sa réélection à la présidence de la FIFA. Le Sénégal l'a prouvé de la plus belle des manières, rappelant ainsi la performance du Cameroun lors d'Italie 1990, qui avait surpris l'Argentine en match d'ouverture (0-1). Ce succès a pour mérite premier de lancer cette phase finale, qui s'annonce passionnante. Et les présumées «petites équipes» peuvent désormais y croire. Le Sénégal était encore présenté au tirage au sort comme le Petit Poucet de cette édition. S'ils ont battu les champions du monde et d'Europe, c'est que tout est possible. Les Français sont mal placés pour dire le contraire. L'avertissement est sans frais et valable pour le Danemark qui a disposé de l'Uruguay. Pour les Français, les savants calculs d'avant-Coupe du monde pour essayer de déterminer les divers adversaires sur la route de la finale sont d'ores et déjà oubliés, le seul objectif étant désormais d'essayer de se qualifier pour les huitièmes. Les Uruguayens, quant à eux, qualifiés de la dernière heure, n'ont pas grand-chose à se reprocher pour leur retour dans un Mondial après douze ans d'absence. Il leur faudra ensuite affronter tour à tour deux redoutables adversaires pour espérer se sortir de ce groupe A. Les Vikings et les Lions de la Tangera ont engrangé trois points précieux et ne doutent plus de rien. Alors que les Français attendent le retour de leur maître. Après tout, l'Argentine est bien allée jusqu'en finale, lors d'Italie 1990... En dépit d'une déception, les Lions indomptables du Cameroun ont confirmé la qualité du football africain. Inspirée par les «Lions» sénégalais la veille, la «danse du maillot», entamée à l'ouverture du score par Patrick Mboma, ressemblait presqu'à une marche funèbre en regagnant le bus. Les Camerounais peuvent effectivement nourrir des regrets. Ceux d'avoir été physiquement un peu usés en deuxième période. Une fatigue que les 40 heures de vol et les quatre jours de retard pour arriver au Japon expliquent sans doute. Cela dit, la déception des Lions indomptables ne doit pas dépasser le plan comptable. Car pour ce qui est du jeu, les Camerounais ont fait honneur à leur titre de champion d'Afrique. Et ces Lions indomptables qui n'étaient que des Lionceaux quand Milla et les siens atteignaient les quarts de finale en 1990, le meilleur résultat d'une sélection africaine dans un Mondial, peuvent faire au moins aussi bien tant ils paraissent supérieurs à leurs aînés. Une voie suivie par les Ballack, Scheider et Klose, actuels meilleurs buteurs de ce Mondial, qui ont survolé le désert d'Arabie.