Le réalisateur Bachir Derrais, rencontré à Tizi Ouzou à l'occasion de la vente- dédicace de l'écrivain Hamid Grine, nous a confié, jeudi dernier, que l'écriture du scénario du film sur Lounès Matoub est en phase finale: «Nous avons écrit plus de 80% du texte», a-t-il laissé entendre. Bachir Derrais nous a affirmé qu'il n' y a aucun retard par rapport à la réalisation de ce film. «On ne peut pas se permettre de réaliser un film bâclé sur un personnage aussi important que Matoub. L'écriture du scénario nous a pris deux années. Ce n'est pas facile de faire un tel travail, vu la richesse du parcours du poète», a encore indiqué l'hôte de Tizi Ouzou. Ce dernier a expliqué que le film sera réalisé grâce à divers financements étrangers. Bachir Derrais ne désespère pas de trouver des financements à l'échelle nationale, mais il ne conditionne pas la réalisation de son film à l'existence de subventions locales. Le film qui durera pas moins de deux heures et demie, sera une fiction cinématographique qui sera tournée de manière professionnelle. Il coûtera environ 7 millions d'euros. Les tournages s'effectueront en Kabylie, à Alger et en France. Bachir Derrais précise que les trois langues (kabyle, arabe et français) y seront utilisées. Le personnage qui incarnera le Rebelle sera un grand acteur français. Pour l'instant, il y a cinq acteurs parmi lesquels le choix sera effectué. Pourquoi un long métrage sur Matoub? Bachir Derrais explique que des personnages comme Matoub n'existent plus. «C'était quelqu'un d'exceptionnel. Je l'ai côtoyé durant les derniers mois de sa vie en France. Je suis très marqué par son courage. Un courage qu'on ne retrouve plus aujourd'hui. Par sa spontanéité et son indifférence par rapport à l'argent et au prestige que pouvait lui offrir le pouvoir en contrepartie de concessions. C'était un homme très profond. Un artiste au sens plein du terme.» Bachir Derrais nous a enfin révélé que, compte tenu de l'importance qu'il accorde à la qualité du film, la sortie sera programmée pour 2010: «Ce sera un événement culturel international. C'est pourquoi, nous n'avons pas le droit à l'erreur. Nous n'avons pas le droit de décevoir.»