La parité est une réalité palpable seulement dans les chiffres. «La femme a dépassé le stade d'acquisition de ses droits, qui sont devenus favorables pour sa contribution au développement du pays. Il lui reste à croire à ses engagements et à prendre plus d'initiatives», a estimé, hier, la présidente de l'Association femme algérienne cadre (Afac), qui défend les intérêts socioprofessionnels de la femme cadre. Aujourd'hui, la femme béjaouie, à l'instar de toutes les femmes du pays et du monde entier, célébrera sa journée, ou plutôt sa demi-journée. Le 8 Mars a toujours été et restera une halte pour se rappeler de cette moitié de la population. Une parité qui reste, de l'avis même des femmes rencontrées, une réalité palpable seulement dans les chiffres mais pas dans la réalité. L'optimisme est, toutefois, permis chez toutes celles que nous avons contactées. Elles sont professeurs, médecins, juristes, vétérinaires, pharmaciennes, jeunes cadres dynamiques du secteur public ou privé ou chefs d'entreprise, syndicalistes et élues, à faire face à une vie professionnelle chargée et à une vie familiale bien remplie. Qu'importe l'effort, l'essentiel étant de contribuer au développement de la société. Alors chacune y va de sa manière. Une bonne poignée d'entre elles se sont dotées d'un cadre organisationnel pour bousculer les mentalités qui prévalent à leur égard, d'autres ont préféré s'imposer sur le plan professionnel. Nous sommes en 2009. La femme cadre évolue. Son intérêt se trouve diversifié au point de donner l'impression que la lutte pour ses droits passe par l'élimination de tout ce qui entrave un meilleur cadre de vie. Mme Tlemçani, de Afac, trouve «paradoxal», qu'à l'heure où l'université compte moitié-moitié la population estudiantine masculine et féminine, «le nombre de femmes aux postes de cadres de la nation se compte sur les doigts d'une main» (wali, Parlement, rectorat), estimant au passage que «les portes sont ouvertes à la femme en tant qu'élément efficace mais pas pour appliquer des mesures». Pour Mme Ouagni Zina, «il est toujours très difficile d'évoluer dans un milieu masculin». Cette femme cadre syndical, qui est à la tête de centaines d'hommes pour de se battre contre la liquidation de l'Unité grues de Béjaïa, s'indigne: «Le plus grave est que cela vienne des hommes instruits qui refusent que la femme soit aux commandes.» Mlle Anissa Bedder, élue FLN à l'APW de Béjaïa, estime, quant à elle, que «la femme cadre engagée doit fournir le double de l'effort pour atteindre ses objectifs». En affirmant le respect que lui vouent ses pairs, cette élue dit vivre bien son rôle malgré tout. «Je coordonne bien avec mes pairs sans aucune ségrégation et avec beaucoup de respect.» Un optimisme que partage Mme Makhloufi Samira, directrice de l'hygiène et de l'environnement à l'APC de Béjaïa: «Je me trouve bien dans le poste que j'occupe. Je suis respectée en tant que femme et j'évolue dans un environnement de respect mutuel.»