Sidi Ali Labhar, à la périphérie de Béjaïa, est l'autre partie de l'extension de la ville de Béjaïa à avoir échappé aux constructions illicites. Les bâtiments poussent comme des champignons. Cela au moins est légal et a permis de résorber un tant soit peu le déficit en logements à Béjaïa. Hormis ces chantiers interminables, le reste des infrastructures ne baigne pas dans l'huile à Sidi Ali Labhar. Les axes routiers, le marché de gros, le domaine Dehas sont autant de points sensibles où le laisser-aller est flagrant, si flagrant que l'unique accès vers la première cité est à lui seul le témoin de cette situation que personne n'ignore. Le gaz de ville n'existe pas encore bien que les habitants de l'ancien quartier ne sont qu'à quelques mètres de la résidence universitaire de Sidi Ali Labhar. Par ailleurs, la route menant vers l'aéroport Abane-Ramadane est toujours inondée. Quant au marché de gros on ne sait toujours pas quand sa délocalisation aura lieu. On en parle, un point c'est tout. Ce marché, qui n'est d'ailleurs pas à sa place, est à l'origine d'une gigantesque décharge publique qui empeste l'air alentour, notamment du côté des logements précaires du domaine Dehas. Le spectacle est tel que même les étrangers en visite à Béjaïa s'étonnent du pourquoi de la situation. «On a l'impression qu'on ne se soucie guère de l'image de cette ville balnéaire», fait remarquer un émigré arrivé, ces derniers temps, pour passer quelques jours de repos au «bled». Réputée pour son caractère inondable, Sidi Ali Labhar n'aurait dû jamais être une zone d'habitation. Maintenant que c'est fait, l'Etat doit fournir d'énormes efforts pour protéger les habitations. D'ailleurs, toutes les nouvelles constructions sont surélevées de près de deux mètres.