«La réconciliation nationale n'a pas encore donné les résultats escomptés par le peuple algérien», a estimé le candidat à la présidentielle. Le secrétaire général du mouvement El Islah et candidat à l'élection présidentielle du 9 avril prochain, Mohamed Djahid Younsi, a animé lundi un meeting à la salle de cinéma Al Afrah de M'sila au cours duquel il a exprimé les positions de son parti sur des questions politiques, sociales et économiques. Sur le volet politique, «nous pourrions aller jusqu'à l'amnistie générale si cela est nécessaire pour mettre un terme à l'effusion de sang des Algériens», a déclaré, Djahid Younsi, lors d'un meeting animé, lundi à M'sila. Se voulant plus explicite, il a estimé que «la Réconciliation nationale n'a pas encore donné les résultats escomptés par le peuple algérien», s'engageant à faire aboutir ce processus s'il était élu président de la République. «Si cela requiert une amnistie pour mettre un terme à l'effusion de sang, cette question sera soumise aux Algériens par voie référendaire» a-t-il ajouté. Par ailleurs, il a affirmé qu'il oeuvrerait à «la levée immédiate de l'état d'urgence et pour une ouverture claire du champ politique, afin de permettre à tous les Algériens, sans exception, de s'exprimer librement dans leur pays.» M.Younsi a appelé d'autre part, à «sortir de la légitimité révolutionnaire et accorder aux jeunes la possibilité d'exprimer leurs idées en toute liberté et les faire valoir à travers des élections démocratiques et transparentes». Et de préciser: «Les restrictions imposées actuellement aux libertés figurent parmi les raisons qui sont à l'origine de la tragédie nationale.» Il a également promis qu'une fois élu, il veillera à «faire prévaloir la paix». Aussi, estime-t-il que l'état d'urgence «est injustifié, l'Algérie étant stable à travers ses institutions et ses organes de sécurité», et de souligner que son maintien «est motivé par des fins électoralistes et le monopole du pouvoir». Il a également indiqué qu'il oeuvrera, s'il accède à la magistrature suprême, notamment à encourager la liberté syndicale et la création d'organisations, à condition que leur action s'inscrive dans le respect de la Constitution et des lois de la République. Sur le plan économique, il a souligné que l'économie du pays devrait être bâtie sur le principe de la valeur ajoutée et la création de richesses. «Il faut donner aux jeunes l'occasion de s'affirmer sur le plan économique et leur accorder le droit d'intenter une action en justice contre leur Etat», a-t-il précisé, ajoutant que son programme prévoit la création de pépinières de jeunes entrepreneurs qui bénéficieront de crédits sans intérêt. Il a, dans ce sens, rappelé «la priorité de l'investissement arabe, islamique et national public et privé et la lutte contre la corruption». Dans le même ordre d'idées, le candidat d'El Islah a indiqué que son programme est axé sur l'encouragement de l'investissement national, en lui donnant la possibilité d'être efficace à travers «l'élimination de toutes les entraves, telle la question du foncier industriel.» S'exprimant sur les ondes de la Radio algérienne internationale, M.Younsi a estimé, par ailleurs, qu'une participation massive des électeurs au scrutin constituerait «le meilleur barrage contre toute tentative de fraude et la meilleure voie pour provoquer le changement».