Ce dernier se contente de surfer sur la vague de succès léguée par ses prédécesseurs. Alors que son président-directeur général a mal négocié l'opportunité, Renault Algérie fait rater à l'Algérie l'occasion d'un réel investissement. A croire que la succursale du Losange ne s'est jamais aussi mal portée que sous le règne de son actuel patron, Stephan Galoustian, ce dernier se contentant de surfer sur la vague de succès léguée par ses prédécesseurs. En fait, ce manager dont le seul souci est d'étoffer le réseau commercial, avec pour seul souci les scores de ventes, n'a pas pu convaincre les Algériens qui vouent un respect sincère à la marque Renault et à laquelle les lie tout un passé. L'on s'en doute donc, le président-directeur général de cette firme automobile établie dans notre pays, vient de louper l'un des plus importants virages de l'histoire de l'automobile en Afrique du Nord. A savoir celui, certes difficile, de persuader sa hiérarchie de l'intérêt de construire une usine en SKD sur le sol algérien; chose, rappelle-t-on, qui a été finalisée avec une facilité des plus déconcertantes au Royaume chérifien. Selon le premier responsable du Losange en Algérie et non moins membre de l'Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A), les raisons de ce choix seraient le fruit d'une collaboration efficace des autorités marocaines, lesquelles ont permis au constructeur automobile français d'accéder rapidement au foncier industriel. Toujours, selon le même président-directeur général, les raisons de ce choix peu «populaire» auraient également été dictées par le problématique réseau Internet, qui pourrait laisser en rade la chaîne de production automobile si elle venait à être engagée sur notre territoire. Autant d'arguments qui ont du mal à convaincre, surtout lorsque l'on sait que Renault est une marque séculaire en Algérie et où elle a eu déjà à produire les fameuses 4 Cv et R4, au temps jadis, c'est-à-dire lorsque l'on se suffisait du courrier postal et de la classique ligne téléphonique à quatre chiffres. Il est donc évident que pareils arguments tiennent mal la route et ne peuvent amadouer que ceux qui veulent bien y croire! Résultat des courses, point d'usine Renault en Algérie pour l'instant et encore moins à l'avenir. Comme se plaît d'ailleurs à le rappeler sur un ton suffisant, le boss du Losange établi au «bled». N'aurait-il donc pas fallu à ce manager de faire valoir le passé industriel en Algérie de la marque dont il a la responsabilité? Cette simple attitude lui aurait valu bien de la reconnaissance de la part des Algériens auxquels l'on s'évertue, malheureusement, à «fourguer» des biens d'équipement rarement aux normes européennes. Il n'y aura donc pas d'usine Renault en Algérie? Et l'évocation de cette simple question fait encore sortir de ses gongs le patron de Renault Algérie. Ce dernier, préférant à chaque fois, suggérer de poser cette question aux pouvoirs publics algériens, ne manquant pas de fustiger au passage l'environnement économique du pays. Une échappatoire par trop facile, avouons-le! «Connaissez-vous un équipementier qui sache fabriquer une pièce selon les normes?», s'est-il déjà interrogé, ajoutant, dans ce domaine: «Il reste beaucoup à faire.» Il questionne: «Où sont les zones franches? Où est ce tissu industriel qui serait à même de contribuer à la création d'une industrie automobile? Comment voulez-vous y parvenir si le gouvernement vous institue encore une taxe de 1% sur le chiffre d'affaires?» En somme, le représentant de Renault Algérie a tout le mal du monde à convaincre lorsqu'on lui rappelle qu'au Maroc, Renault s'est bel et bien installé pour construire pas moins de 400.000 véhicules par an. Et cela sans que le Maroc ne dispose de ce fameux taux d'intégration de 65%, que les constructeurs automobiles s'ingénient à réclamer à l'Algérie. Aussi, la question coule de source: «Pour qui roule M.Stephan Galoustian?» Lorsque l'on nourrit tant d'aigreur envers l'Algérie, l'on doit savoir que l'on finit toujours par être déclaré persona non grata. C'est ce qui se confirmera tout prochainement, notamment après que les autorités algériennes aient décidé de soumettre, désormais, les concessionnaires automobiles à la nouvelle règle instaurant le certificat de qualité. Les véhicules Renault ne rouleront plus en pays conquis. Une enquête a été diligentée à cet effet par les services concernés. Affaire à suivre.