Après la déroute de son équipe à Barcelone en Ligue des champions (4-0) mercredi, Jürgen Klinsmann semble être assis sur un siège éjectable, la presse allemande annonçant même jeudi que l'ancien international aura quitté le club bavarois au plus tard en juin. «Une leçon de football» pour Karl-Heinz Rummenigge, «une humiliation» pour Franz Beckenbauer, les dirigeants bavarois n'ont pas mâché leurs mots après que leur équipe a perdu tout espoir d'atteindre le dernier carré de la C1. Quatre jours après sa plus lourde défaite en Championnat d'Allemagne depuis janvier 2002 (5-1 contre Wolfsburg samedi), le Bayern est en effet tombé encore plus bas au Camp Nou en concédant le revers le plus cinglant de son histoire en Ligue des champions. En seulement 45 minutes, les stars du Bayern ont été mises en pièces par Lionel Messi, Samuel Eto'o et Thierry Henry. «On a eu de la chance de s'en tirer avec un 4-0. On a encore peut-être une chance si le Barça joue à huit mardi» lors du match retour, a lâché, désabusé, le capitaine, Mark van Bommel. Les dirigeants bavarois ne se font plus aucune illusion: comme elle le fait depuis son sacre en 2001, leur équipe ne dépassera pas le stade des quarts de finale. «Nous sommes un club très fier, mais cette fierté a été en partie foulée du pied», a regretté le président du club le plus titré du football allemand dans son discours d'après-match où il a révélé avoir vu l'un des anciens entraîneurs du Bayern, Udo Lattek, en larmes après la première période. «Tout ce que je demande désormais, c'est que dans les prochaines semaines, tout le monde se donne à fond après nos échecs en Coupe d'Allemagne et en Ligue des champions. Il faut sauver ce qui est à sauver», a insisté Rummenigge, sans jamais mentionner son entraîneur. Klinsmann, recruté en juillet pour redonner un standing européen au Bayern, a dû trouver la journée de jeudi très longue, car aucun de ses dirigeants n'a eu un mot pour lui. L'ancien sélectionneur allemand (2004-06) a tenté de faire bonne figure en rappelant qu'il était privé de joueurs importants (Klose, Lucio et Lahm, blessés, van Buyten pour raisons familiales).