L'Expression: L'Algérie est-elle à l'abri de la grippe porcine? M. Barkat: Non, aucun pays n'est à l'abri de cette pathologie. Mais ce que je peux dire c'est que, pour le moment, nous sommes à l'aise. Contrairement à d'autres pays, nous n'avons pas beaucoup de personnes qui proviennent des pays touchés, en particulier le Mexique. Avons-nous les moyens de prévention? En plus clair, y a-t-il suffisamment de médicaments et de masques? Je ne peux pas vous dire combien, mais ils sont plus que suffisants. Les stocks dont nous disposons en matière de médicaments et de masques sont largement suffisants pour faire face à ce virus. Nous avons même les capacités de produire des quantités importantes de médicaments chez nous, car nous avons eu l'expérience avec la grippe aviaire. En quoi consiste le dispositif d'alerte? Tout d'abord, je tiens à souligner que nous suivons la situation de près depuis l'apparition du virus. Une cellule de crise a été installée au niveau du minis-tre de la Santé, comme nous avons rafraîchi notre dispositif de veille installé lors de l'apparition de la grippe aviaire. Les équipes médicales sont prêtes à s'installer au niveau des aéroports et des ports. Elles le sont d'ailleurs depuis hier soir. Ainsi, tout avion qui atterrit et chaque bateau qui accoste seront soumis au contrôle de nos équipes. Des questionnaires et des dépliants seront distribués aux passagers afin de les sensibiliser davantage sur le virus en question et les précautions à prendre. Donc, la situation est maîtrisée au niveau des aéroports et des ports surtout qu'ils ne sont pas nombreux. Les laboratoires sont identifiés et les spécialistes sont avisés. Au sein du gouvernement le problème est pris en charge et une commission nationale sera installée prochainement. Pourquoi y a-t-il une réticence à communiquer? Tout simplement on ne voulait pas affoler les gens. Nous avons pris toutes les dispositions nécessaires et nous suivons de près l'évolution de la grippe. Nous n'avons pas voulu communiquer pour le moment pour ne pas inquiéter les gens. Rappelez-vous bien lors de l'apparition de la grippe aviaire, les gens s'étaient affolés alors que nous n'avions enregistré aucun cas. Comme les Algériens regardent les chaînes étrangères, ils paniquent facilement. Je tiens à les rassurer qu'il n'y a pas lieu de s'affoler et les exhorte à rester vigilants.