Barkat et son directeur de la prévention se contredisent sur les effets secondaires du vaccin. 10% de la population algérienne sera contaminée du virus H1NI d'ici la fin de l'année 2010. Sur les 3,6 millions de cas annoncés hier, par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Saïd Barkat, le virus pourrait en tuer 3600 personnes. «Selon les experts, la prise en charge médicale de 1% de la population contaminée s'avérera déjà extrêmement difficile, s'agissant de cas critiques.» Ces chiffres ne semblent aucunement inquiéter le ministre de la Santé qui se trouve au coeur d'une grande polémique autour des moyens mis en oeuvre par les autorités dans le cadre de la prévention et de la prise en charge du virus. Les Algériens doivent donc subir ces statistiques alarmantes comme une fatalité. Le premier responsable de la santé en Algérie assure que la «situation est maîtrisée». Mais les arguments évoqués lors de l'émission «Tahaoulat» à la Chaîne I, témoignent que l'assurance officielle est peut-être un peu exagérée, ou plutôt mal appréciée. En effet, en l'absence de vaccin et face à la lenteur enregistrée dans la confirmation ou l'infirmation des cas suspects, désormais, le Saiflu sera prescrit à tous les malades atteints du virus de la grippe, même s'il s'agit d'une grippe saisonnière. Le médicament est disponible en Algérie. Il est produit par le groupe Saidal en quantité suffisante. Une nouvelle formule sera produite pour traiter la grippe chez les enfants. «Pour le moment, le Saiflu a prouvé son efficacité. Et c'est la première fois que je l'annonce. Nous avons un autre traitement préventif plus efficace que le Saiflu que nous laissons, pour le moment, en réserve. Il s'agit de Zamivir.» Il faut savoir qu' à partir de cette semaine, le Saiflu sera distribué gratuitement non seulement au niveau des centres de soins des CHU mais aussi au profit des médecins et des cliniques privées. Barkat insiste sur le fait que le président de la République et le Premier ministre ont donné des instructions pour mobiliser tous les moyens financiers et matériels afin de protéger la population contre la propagation du virus. Il avance dans ce sens qu'une enveloppe financière de 12 milliards de DA a été débloquée pour répondre «aux besoins de nos citoyens». Qu'en est-il des risques encourus par les écoliers d'autant plus que les pharmacies des établissements scolaires ne disposent ni de masque ni de gel alcoolique? Barkat renvoie la balle au département de Boubekeur Benbouzid. Selon ses dires, des directeurs régionaux de l'éducation n'ont pas respecté les instructions celles d'octroyer gratuitement des masques aux enfants scolarisés. Concernant le vaccin, le ministre a affirmé que la commande de vingt millions de doses du vaccin pandémique (H1N1) a été confirmée par l'Algérie auprès du groupe pharmaceutique britannique Glaxo-SmithKline «GSK», dont 1.300.000 doses seront réceptionnées durant le mois de décembre. Il s'agit du vaccin dénommé Arepanrix, fabriqué par la filiale canadienne de ce groupe pharmaceutique. Ce vaccin est conseillé par l'OMS, sachant qu'il n'engendre aucun effet secondaire. Le ministre est contredit le même jour, pour ne pas dire au même moment par Ismaïl Mesbah, directeur de la prévention au ministère de la Santé, qui a affirmé lors d'une conférence de presse que «le vaccin contre la grippe porcine peut donner des effets secondaires indésirables comme tout produit actif et peut parfois provoquer des réactions allergiques, ce qui est propre à toute sorte de vaccins.» Enfin, le ministre a invité la presse algérienne à ne pas sombrer dans la polémique. «Bien évidemment, l'Algérie n'est pas à l'abri d'une pandémie qui a affecté 208 pays et territoires à l'échelle mondiale, causant la mort à 9 596 personnes. Mais je ne vois pas l'utilité d'effrayer la population.» Pour Barkat «l'Algérie n'a enregistré que 476 cas et 24 morts alors qu'un pays voisin a enregistré autant de morts pour une population 3 fois inférieure à la nôtre».