Le plan d'action du gouvernement envisage d'accentuer la politique de la relance entamée depuis quelques années. «La facture d'importation des céréales de l'Algérie connaîtra en 2009 une réduction considérable en raison de l'augmentation de la production locale par rapport aux années précédentes», c'est ce qu'a déclaré, samedi, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M.Rachid Benaïssa. Le ministre a expliqué ces prévisions, lors de son passage au Forum de la Télévision nationale, par un ensemble d'indices positifs ayant caractérisé la campagne agricole en cours telles la bonne pluviométrie enregistrée cette année et la mise en exécution des mécanismes et garanties annoncés par le gouvernement au cours des derniers mois comme la baisse de 20% du prix des engrais. Ainsi, le ministre prévoit une production moyenne de 30 qx/ha dans plusieurs wilayas pour cette année contre une production de 21 qx/ha en 2008. Il a précisé que les stocks de céréales, de blé notamment, au niveau national devront enregistrer cette année une importante augmentation. Ces résultats devront produire, selon l'invité de l'Entv, un impact positif sur la facture d'importation des céréales de l'Algérie en 2009 qui va nettement baisser par rapport aux années précédentes. Même chose pour la production de lait qui connaîtra, selon le ministre, une nette augmentation en 2009. Le ministre s'est engagé en outre à assurer la livraison des engrais dans les délais, à acheter les récoltes des agriculteurs à des prix avantageux avec paiement immédiat de la valeur des céréales et à leur fournir le matériel agricole nécessaire aux opérations de labours-semailles, ainsi que l'aménagement de 600 sites au niveau national pour le stockage des céréales. Il faut souligner que l'Europe exporte 66% de sa production céréale vers les pays de l'Afrique dont 22% importés par l'Algérie. Le renouveau...et le nouveau souffle La politique de renouveau agricole et rural initiée par le ministère de l'Agriculture le mois de juillet 2008 commence à donner ses résultats. Selon le ministre, la mise en oeuvre de cette politique a permis une prise de conscience de tous les professionnels et acteurs du secteur de la nécessité d'assurer la sécurité alimentaire considérée comme l'un des fondements de la souveraineté nationale. «Ce nouveau départ est capable de changer les choses et d'améliorer la situation de l'agriculture», a-t-il estimé. Les premiers fruits de cette politique ont pris forme à travers l'augmentation de la production de plusieurs récoltes agricoles. A titre d'exemple, M.Benaïssa a cité l'huile d'olive qui a réalisé une hausse de production de 87% durant le troisième trimestre 2009 par rapport à la même période de l'année 2008. Cependant, l'invité de l'Entv a appelé à un réveil et une mobilisation collective de tous les intervenants dans ce secteur pour mener à bien cette politique et assurer par ricochet la sécurité alimentaire des Algériens. Plus de pomme de terre à 100 DA Les Algériens qui vivent comme un cauchemar toute flambée des prix des produits de large consommation doivent-ils pour autant être rassurés qu'ils ne paieront plus jamais 120 DA le kilo de pomme de terre? La crainte devient de plus en plus forte avec l'approche du mois de toutes les folies, le mois de Ramadhan, en l'occurrence. Le ministre ne s'est pas aventuré à les rassurer préférant dire que son département fera de sorte que de telles flambées soient évitées avec la mise en place du système de régulation des prix de produits alimentaires et avec la nouvelle stratégie adoptée par son ministère. Ainsi, M.Benaïssa a tenté d'expliquer que la politique du renouveau agricole et rural est à même de couvrir le pays en lui assurant la sécurité alimentaire. Toutefois, il faut dire que le système de régulation de prix a montré ses limites du moment que les envolées sont devenues cycliques. L'absence d'un réseau de distribution, la multiplication des marchés informels et la loi des spéculateurs sont pour beaucoup dans cette situation. Un Salon international pour le tubercule Pour avoir une idée sur la production nationale en pomme de terre, il serait utile de citer l'exemple de la wilaya de Mostaganem. Les services agricoles de cette wilaya prévoient la production de 1,7 million de quintaux de pomme de terre au cours de l'actuelle saison agricole sur une superficie ensemencée de 2500 hectares. Avec une augmentation de 200.000 quintaux par rapport à l'année précédente, rien ne pourra justifier une éventuelle envolée du prix de ce tubercule au moins pour cette wilaya. Un rendement oscillant entre 200 et 300 qx/ha a été enregistré au titre de l'actuelle saison. L'opération de collecte de la pomme de terre se poursuivra jusqu'à fin mai. La wilaya de Mostaganem organisera, en outre, son premier Salon international de la pomme de terre les 20 et 21 du mois en cours. Il se tiendra à l'initiative de la société des foires agricoles «H.M de communications» en collaboration avec la Chambre nationale d'agriculture et la direction des services agricoles de la wilaya. Cette manifestation agricole, première du genre à l'échelle nationale, verra la participation de représentants de plusieurs pays européens producteurs de semences de pomme de terre, à l'instar du Danemark, de la France et de la Hollande. L'objectif de ce salon est, selon ses initiateurs, de faire connaître les différentes variétés et semences de pomme de terre de qualité, d'échanger les expériences de production de ce tubercule entre les opérateurs locaux et étrangers, les procédés de sa culture, de son irrigation, de son traitement et de sa récolte. Les variétés de pomme de terre produites dans les wilayas de Aïn Defla, El Oued, Mascara, Mostaganem, Laghouat et autres y seront exposées. Des conférences sur les semences de la pomme de terre et les procédés de traitement par engrais et de techniques modernes de culture seront présentées. Que prévoit le Plan du gouvernement? Le Plan d'action du gouvernement soumis au Conseil des ministres et qui sera présenté devant les députés demain, envisage d'approfondir et d'accentuer la politique de la relance entamée depuis quelques années. Ainsi, il est question, selon le plan d'action, de poursuivre la politique de la levée des contraintes liées au régime juridique des terres agricoles du domaine privé de l'Etat avec l'introduction d'un projet de loi pour codifier les conditions de la concession agricole afin de valoriser ce potentiel. Le gouvernement compte également poursuivre le processus de mise en place d'un important appui financier à l'activité agricole pour l'amélioration de la sécurité alimentaire. L'Etat veut aussi à travers ce plan d'action poursuivre le programme de régulation des circuits de distribution pour assurer des stocks de sécurité et réguler le marché. Pour ce faire, un office pour les fruits et légumes sera créé prochainement. Le dernier élément, en appoint au plan d'action du gouvernement pour ce secteur, a trait au développement des mécanismes d'encadrement et d'appui à l'agriculture. Cela passe par la modernisation de l'administration agricole, la relance de la formation de cadres et techniciens pour l'agriculture ainsi qu'un meilleur encadrement des agriculteurs à travers les Chambres.