Il s'agit là d'une des principales promesses électorales du Chef du gouvernement. M.Benflis, qui recevait une délégation de la Commission nationale consultative de la protection et de la promotion des droits de l'Homme (Cncppdh), conduite par son président, M.Mustapha Farouk Ksentini, a indiqué que les réformes engagées par son gouvernement sont au centre de la question des droits de l'Homme en Algérie. Réformer le fonctionnement de la justice, du système éducatif et les structures et missions de l'Etat sert, en définitive, les citoyens. Il s'agit, là, d'une des principales promesses électorales du chef du gouvernement lors des législatives. Ces engagements convergent avec la politique menée par le chef de l'Etat visant à restructurer les institutions de l'Etat ayant un lien direct avec le droit à la citoyenneté. Le Chef du gouvernement s'emploie à lever tous les alibis réglementaires qui pourraient entraver l'institution de l'Etat de droit. La volonté y est, mais tout cela passe par un processus lent, parfois difficile. L'un des casse-tête du gouvernement est, en fait, le dossier de la crise en Kabylie ainsi que celui de l'état d'urgence, qui, selon certains partis politiques, constituent une véritable couverture aux dépassements. Ces derniers font que l'Algérie est classée parmi les pays où les droits de l'Homme sont bafoués. Cela dit, le gouvernement fait face à un véritable défi en la matière. A bien lire les messages explicites et implicites du Chef du gouvernement, il ressort que le combat pour un Etat de droit est l'affaire de tous. Dans ce cadre, l'accent a été mis sur «le fait que la diffusion de la culture des droits de l'Homme au sein de la société algérienne constitue un défi qu'il appartient à toutes les Algériennes et à tous les Algériens de relever». A cette occasion, M.Benflis a souligné «l'importance cruciale que revêt pour le gouvernement, la question des droits de l'Homme en tant que pierre angulaire de la construction démocratique et de l'édification de l'Etat de droit dans notre pays». Enfin, M.Benflis a renouvelé la «disponibilité du gouvernement à apporter le soutien nécessaire à l'action de la commission». Il est important de rappeler que la Cncppdh a hérité de dossiers plutôt gênants, à l'image de celui des disparus. L'actuel gouvernement, qui semble s'appuyer sur la commission Ksentini, donne l'impression de vouloir prendre le taureau par les cornes et aborder de front les questions en suspens, voire celui de l'état d'urgence. Aussi, s'agit-il là, d'un signal à la communauté internationale. Tous les observateurs s'accordent à dire que c'est le cas. D'autant plus que les mêmes engagements sont désormais scellés dans le cadre de l'accord d'association entre l'Algérie et l'UE. Cela étant le gouvernement de Benflis est toujours confronté au dossier du développement de la crise en Kabylie. Une crise dont les engagements pourraient être ébranlés si elle ne trouvait pas de solution durable. Par ailleurs, la mise en application des recommandations des Commissions de réforme de la justice et les missions de l'Etat, constitue, elle aussi, un des maillons indissociables dans le règlement global de la question des droits de l'Homme. La complexité de la mission et les entraves à leur application donne un fort alibi aux ONG internationales de dresser des bilans négatifs parfois virulents. Ces deux dossiers constituent, en fait, la source de toutes les appréhensions tant sur le plan interne qu' externe.