Le maintien du diplomate algérien Mohamed Ziane Hasseni sous contrôle judiciaire en France est une « atteinte grave » aux droits de l'homme, a affirmé, mercredi dernier à Alger, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini. S'exprimant en marge d'une rencontre organisée par la CNCPPDH dans le cadre de la célébration du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, M. Ksentini a fait part des « craintes » de la commission que le diplomate algérien ne bénéficie pas d'un procès équitable, estimant que son maintien sous contrôle judiciaire « n'est pas justifié du point de vue du droit et constitue une atteinte grave aux droits de l'homme ». « Tout se fait comme si Hasseni ne bénéficiera pas d'un procès équitable », a-t-il déclaré, qualifiant la manière dont est gérée cette affaire de « tentative de retour de la justice coloniale ». « On juge au faciès ou sur un homonyme. La justice ne peut être rendue de cette manière », a-t-il poursuivi. Maître Ksentini a ajouté que « Hasseni a prouvé qu'il ne pouvait pas être inculpé dans cette affaire et qu'il s'agit, dans les faits, d'une question d'homonymie ». « Il a prouvé qu'il ne pouvait pas être en France au moment du crime et ce qu'il a avancé est largement suffisant pour prouver son innocence », a-t-il ajouté. « En tant que commission qui s'occupe des droits de l'homme, nous ne cesserons de marquer notre désapprobation », a-t-il encore affirmé. A propos des Algériens qui sont internés à Guantanamo, Me Ksentini a indiqué que leur cas sera réglé avec l'investiture du nouveau président américain, Barack Obama. « On n'entendra plus parler de Guantanamo. Les choses vont vite changer, car le président Obama l'avait promis lors de sa campagne électorale », a conclu le président de la CNCPPDH.