Au moment des faits, seule l'Indépendance de l'Algérie comptait. A l'occasion du 47e anniversaire de l'Indépendance, l'association Machaâl Chahid a organisé hier à Alger une conférence historique portant sur «le rôle du Conseil national de la révolution algérienne (Cnra). Du congrès de la Soummam au congrès de Tripoli». Animée par le moudjahid Dr Zoheir Ihaddadène, cette rencontre a été marquée par l'absence d'éminentes personnalités historiques ayant pris part à la lutte contre le colonialisme. Parmi les grands absents, le moudjahid Lakhdar Bentobbal pour des raisons de santé ainsi que Ahmed Benbella, Ali Haroun et Abdelhamid Mehri pour des raisons de déplacement à l'étranger. Prenant la parole, le Dr Ihaddadène a invité l'auditoire à faire un voyage à travers le temps. «C'était en juin 1954 où 22 jeunes Moudjahidine se sont réunis à El Madania (Alger)», raconte l'historien. L'objectif était de déterminer trois principaux axes de la Révolution. D'abord, éviter toutes sortes de leadership et que la direction de la Révolution soit collégiale. Le souci des Algériens était concentré sur la libération de l'Algérie et non pas sur le leadership, affirme-t-il. Et de poursuivre: «Le deuxième principe consistait à poursuivre le combat jusqu'à l'Indépendance.» Et d'enchaîner: «Quant au troisième, c'est la création du Conseil national de la Révolution algérienne (Cnra).» L'orateur a indiqué que l'idée de la création du Cnra était prévue lors du congrès de la Soummam dans la wilaya de Béjaïa en août 1956. «Le conseil était composé en deux groupes: 17 permanents et 17 suppléants», dira-t-il, avant de préciser que «le nombre des membres du Cnra a été revu à la hausse pour atteindre 54 membres en 1957, puis 50 autres en 1960 et enfin 71 membres en 1962.» S'agissant des missions du Cnra, le Dr Ihaddadène a souligné qu'il y avait trois missions essentielles, en l'occurrence «celles de déterminer la politique générale de la Révolution telles que l'organisation des accords et des négociations, la désignation des membres de la Direction collégiale et enfin, valider toutes les grandes décisions». Dr Ihaddadène a indiqué que durant son exercice le Cnra s'est réuni cinq fois, mais la réunion la plus marquante fut la troisième session qui s'était ouverte à Tripoli du 9 au 27 août 1961. Celle-ci devait se pencher sur le dossier de l'édification du futur Etat algérien de l'après- indépendance, intitulé Programme pour la réalisation de la révolution démocratique populaire et la désignation d'une direction, à savoir le bureau politique chargé d'appliquer les décisions du Conseil national de la révolution algérienne.