Les participants à une conférence historique, organisée par l'Association Machaal Chahid, ont souligné hier à Alger le rôle «fondamental et décisif» assumé par le Conseil national de la révolution algérienne (CNRA) tout au long de la guerre de libération, depuis son déclenchement jusqu'à l'indépendance. Les intervenants à cette rencontre, organisée la veille de la commémoration du 47e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale, ont évoqué les principales missions dévolues au CNRA, consistant essentiellement à «définir la politique générale propre à la révolution, à désigner sa direction collégiale et à approuver les décisions importantes, ce qui a fait de ce conseil une base solide pour la révolution». Intervenant à cette occasion, l'enseignant universitaire Zouheir Ihadaden a indiqué à propos du «rôle du CNRA, depuis le Congrès de la Soummam jusqu'à celui de Tripoli», que c'est le Congrès de la Soummam, tenu en 1956, qui a décidé de la création du CNRA, fixant ses membres à 34, entre permanents et suppléants». Le CNRA, réuni en août 1957 au Caire, a relevé le nombre de ses membres à 54, puis à 71 lors de sa réunion à Tripoli, en février 1962, a-t-il ajouté. Pour sa part, le moudjahid et commandant de la Wilaya IV historique, M. Lakhdar Bouragaa, a souligné que le CNRA «est l'une des plus importantes réalisations des artisans de la révolution, et a constitué la plus haute instance de la révolution». Le conseil, «à l'origine du règlement de plusieurs crises ayant affecté de temps à autre la direction collégiale, a permis à cette dernière de préserver sa cohésion jusqu'à l'indépendance», a-t-il encore souligné. L'officier de la Wilaya IV historique, M. Mohamed Bousmaha, a rappelé que la première réunion tenue au Caire (1957) parmi l'ensemble des cinq réunions du CNRA avait permis «de régler la crise qui a affecté la direction collégiale». M. Bousmaha a rappelé que la deuxième réunion du CNRA avait eu lieu à Tripoli (Libye) en 1960, soulignant que celle-ci a été précédée de «la réunion des colonels» et a permis de régler la crise qu'a connue le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). Quant à la troisième réunion qui s'est tenue à Tunis en 1961, le conférencier s'est félicité de la décision prise par le CNRA de poursuivre les négociations avec la France et de designer un nouveau gouvernement présidé par Benyoucef Benkhedda. Concernant les deux dernières réunions tenues à Tripoli, M. Ihadaden a indiqué que le CNRA avait décidé lors de la première (du 22 au 27 février 1962) l'acceptation des accords d'Evian et le cessez-le-feu, alors que la deuxième (du 25 mai au 6 juin 1962) n'avait pu désigner une nouvelle direction. APS