Les stagiaires considèrent ces cours comme une humiliation eu égard à leurs occupations. Quatre-vingt enseignants de l'enseignement fondamental, répartis en trois groupes, deux pour les arabophones et un pour les francophones, sont en stage d'une semaine depuis samedi, au lycée technique Taleb-Abderrahamane, où ils sont totalement pris en charge. Ils appartiennent à cinq wilayas: Aïn Defla, Médéa, Tipasa, Blida et Chlef. Les encadreurs qui exercent dans l'établissement sus-cité, chacun selon sa spécialité, dispensent des cours de mathématiques, histoire-géographie, sciences naturelles, arabe et français. La discipline la plus importante, la didactique, est confiée à deux inspecteurs de la circonscription. Le volume horaire dépasse trente-six heures. Ce stage, à l'issue duquel ces enseignants subissent l'examen du BSC (Brevet supérieur de capacité) pour accéder au grade d'inspecteur, appelé à disparaître, à celui d'instituteur stagiaire, est parrainé par le service formation de l'Académie de Tipasa. Il est à signaler que des cours analogues ont déjà été dispensés à ces instructeurs lors des vacances de printemps de cette année. Un examen de deux jours, les 20 et 21 mai dans les matières enseignées, s'en est suivi. Les responsables de la formation de l'Académie déplorent l'absence d'un grand nombre d'entre eux. La plupart ont à leur actif plus de dix ans. Quelques-uns déçus par l'ingratitude de la profession et menacés par l'amnésie se trouvent au seuil de la retraite. Une enseignante a déjà déposé son dossier pour jeter l'éponge. Les stagiaires, bien que très satisfaits du cadre très agréable et des conditions d'hébergement, considèrent ces cours comme une humiliation eu égard aux multiples occupations familiales et à la moyenne d'âge qui avoisine les 50 ans. Un peu de reconnaissance aurait permis à ces instructeurs de passer sans examen au grade d'instituteur stagiaire. En outre, pour éviter l'essoufflement des enseignants retraités dans les trois cycles, pourquoi ne pas gratifier les plus méritants de séjours de régénérescence à l'intérieur ou à l'extérieur du pays?