Plusieurs associations françaises de lutte contre le racisme se sont réjouies de cette décision. La bataille des gènes fait rage «Je ne signerai pas ce décret d'application pour une raison simple. Je ne suis pas en mesure dans les délais impartis par la loi, c'est-à-dire au 31 décembre 2009, de respecter l'esprit et la lettre de la loi. Le législateur a émis tellement de contraintes que le décret d'application n'est pas possible en l'état», a déclaré le successeur de Brice Hortefeux au ministère de l'Immigration. 13 septembre 2007-13 septembre 2009, entre le jour où le député UMP, Thierry Mariani, a présenté son amendement au projet de loi sur la «Maîtrise sur l'immigration» et la décision d'Eric Besson de sceller son enterrement, le suspense aura, jour pour jour, duré deux ans. Plusieurs associations de défense des immigrés en France se sont réjouies lundi, de la décision du gouvernement de ne pas appliquer la loi sur les tests ADN pour le regroupement familial, un texte qui était censé s'appliquer à neuf pays d'Afrique et d'Asie dont l'Algérie. Hormis ces calculs politiques à caractère discriminatoire et populiste qui cultivent une certaine haine de l'étranger, cette mesure n'a pas trouvé grâce aux yeux du législateur qui, de fil en aiguille, l'a réduite à une peau de chagrin. Cependant, le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale estime que les gouvernements ont l'obligation de mettre en oeuvre les décrets d'application. Pour Jean-François Copé, c'est simple: toute loi votée doit être appliquée. Un avis loin d'être partagé par le Premier ministre, François Fillon, qui a souligné qu'il s'agit d'un «texte très équilibré, qui contient à la fois des dispositions visant à mettre en oeuvre les tests ADN et des garanties pour les personnes». Et de préciser à partir de Moscou: «Pour le moment, nous n'arrivons pas à mettre en oeuvre ces garanties. Donc il n'est pas question d'appliquer seulement une partie du texte voté par le Parlement, donc ces garanties ne sont pas applicables. Nous ne mettrons pas en oeuvre ce texte.» Le texte voté devait, à titre expérimental, jusqu'au 31 décembre 2010, imposer des tests ADN pour les étrangers candidats au regroupement familial. Les débats ont suscité des réactions hostiles. La plus violente et la plus radicale est venue de Fadéla Amara. La secrétaire d'Etat à la Ville a qualifié purement et simplement de «dégueulasse» le projet. «L'ADN je ne suis pas d'accord parce que je pense qu'on touche à quelque chose qui n'est pas bon pour mon pays. Je le dis aussi en tant que fille d'immigrés: y en a marre qu'on instrumentalise à chaque fois l'immigration, pour des raisons très précises, je trouve ça dégueulasse!» avait-elle déclaré au mois d'octobre 2007. Les «sages du Palais» du Luxembourg qui ont fini par valider le recours aux tests ADN «sous certaines réserves», ont amputé la loi Hortefeux de l'article 63 jugé contraire à l'article 1 de la Constitution qui stipule que «la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d'origine ou de religion.» «Cette disposition avait suscité une émotion très palpable qui a nui malheureusement à l'image de la France à l'étranger», a justement reconnu Eric Besson. Son enterrement de première classe sonne comme un désaveu de la politique de l'immigration menée par Brice Hortefeux. Une défaite au goût très amer que savoureront à leur tour les candidats au regroupement familial, ainsi que tous ceux qui se sont mobilisés pour lui faire échec.