Le choc Inter-Barça aujourd'hui à San Siro s'annonce des plus palpitants connaissant les potentialités des deux géants européens. Objets de l'échange le plus retentissant de l'été, les attaquants Samuel Eto'o et Zlatan Ibrahimovic, désormais à l'Inter et au FC Barcelone, tiennent tout particulièrement à ne pas manquer les retrouvailles avec leur ancien club en Ligue des Champions, ce soir à Milan. Le tirage au sort a en effet réservé un choc dès la 1re journée (Gr.F) entre l'Inter, championne d'Italie, et le FC Barcelone, champion d'Europe et d'Espagne. Evidemment, les deux buteurs nourrissent la même ambition: se rappeler au bon souvenir de leur ancienne équipe. La saison passée, Samuel Eto'o avait été un des joueurs clés des succès du Barça (30 buts en Liga, 6 en C1 dont un en finale). Mais pour une ´´question de feeling´´ avec l'entraîneur Josep Guardiola, le Camerounais a été prié de faire ses valises pour l'Inter. Des valises que les dirigeants catalans ont garni en plus de près de 50 M EUR pour accueillir Ibrahimovic en retour. Le Suédois, lui, n'était pas indésirable à l'Inter. Mais las des échecs à répétition des Nerazzurri en C1, il voulait absolument rejoindre une équipe plus en réussite en Europe. En Lombardie, Eto'o a déjà mis tout le monde dans la poche. Après quatre matches, tous réussis, et trois buts - le dernier en date d'une splendide frappe dans la lucarne contre Parme (2-0) dimanche -, il a déjà fait oublier ´´Ibracadabra´´ aux tifosi, tandis que les dirigeants se frottent les mains de l'avoir eu ´´à si bon prix´´. De son côté, l'entraîneur Jose Mourinho assure: ´´La saison dernière, le meilleur attaquant du monde, c'était Ibrahimovic. Aujourd'hui, c'est Eto'o´´. Car au-delà de ses qualités individuelles, le Camerounais fait montre d'un investissement dans le travail collectif, à l'image de son repli défensif, qui était étranger à Ibrahimovic. En plus, il s'est improvisé comme ´´tuteur´´ fort bienvenu de l'attaquant Mario Balotelli: à 19 ans, le grand espoir du football italien, au comportement souvent décrié, a beaucoup à apprendre à son contact. A Barcelone, l'intégration d'Ibrahimovic est en revanche plus heurtée. Il est vrai aussi que la pression est colossale: en plus de remplacer Eto'o (plus de 120 buts en cinq saisons!), il a été l'objet du transfert le plus cher de l'histoire du club. Mais après des premières performances moyennes, où il a semblé emprunté voire par moments perdu face au jeu de passes courtes et rapide des Blaugrana, le match qu'il a livré samedi à Getafe (0-2), avec un but et une passe décisive, peut lui servir de déclic. ´´Il a été extraordinaire. Nous pouvons faire reposer le jeu offensif sur lui et en plus, c'est un joueur réaliste´´, s'est félicité Guardiola. L'intéressé a renchéri: ´´Je suis très satisfait de la manière avec laquelle les choses se passent. Mon adaptation à l'équipe et au système de l'entraîneur est bonne. En plus, les buts sont bons pour la confiance´´. En Italie, on lui a souvent reproché d'être fantastique en championnat mais invisible en Ligue des Champions, ´´fort contre les faibles et faible contre les forts´´ selon l'ancien sélectionneur Arrigo Sacchi. Nul doute que mercredi à San Siro il aura à coeur de prouver que c'est l'Inter qui était faible, et pas lui.