En plus d'une panoplie de problèmes récurrents et divers, la quasi-totalité des maires des 67 communes de la wilaya de Tizi Ouzou font face au problème des décharges publiques. A Azazga, Boudjima, Tirmitine, Tizi N'tletta, les populations font une écrasante pression sur les élus pour trouver des solutions immédiates et efficaces aux décharges sauvages. Le phénomène n'est, cependant, pas spécifique à la wilaya de Tizi Ouzou. Bien au contraire, toutes les populations sur tout le territoire national, vivent dans ou à proximité de ces lieux dépotoirs des déchets ménagers. Certains, moins chanceux, subissent quotidiennement les affres des déchets industriels. A Azazga, un bras de fer oppose des villageois d'Aït Aïssi à Yakouren aux élus et responsables de la daïra. Le litige qui dure depuis plusieurs années trouve son origine dans l'implantation d'une décharge communale à proximité de la localité. Les villageois s'opposent, alors que les élus peinent à trouver une autre assiette adéquate. Le statu quo est encore de mise. De l'autre côté de la wilaya, le président de l'APC de Tizi N'tletta lance un appel de détresse aux autorités concernées pour lui venir en aide en vue de trouver une solution à une décharge implantée à quelque 200 mètres d'un lycée. Les dé-sagréments causés ont contraint les élèves à enclencher un mouvement de contestation. Les populations, de leur côté, refusent d'admettre le fait accompli. A Boudjima, les citoyens, après une contestation qui a duré des années, ont baissé les bras. Une décharge publique émet toutes sortes de gaz dans un espace forestier, déséquilibrant ainsi tout l'écosystème local. Cependant, le niveau zéro est atteint dans la ville de Tizi Ouzou, capitale du Djurdjura. Rompant tragiquement avec l'image féerique d'un passé pourtant pas très lointain, la ville des Genêts est victime d'une gestion calamiteuse par ces déchets ménagers. Cette situation qui perdure permet aussi de cerner les causes profondes de la prolifération des détritus et des décharges sauvages. La responsabilité n'incombe pas uniquement, comme on pourrait le croire, aux seuls élus et responsables. Les citoyens, convient-il de mentionner, n'ont pas encore acquis les réflexes pour une hygiène collective. Cet état d'esprit permet de coordonner les actions d'hygiène publique avec les pouvoirs publics.