Des centaines de villages de la wilaya sont incommodés par les relents des décharges publiques et les ordures qui jonchent les rues. Aït Aïssi, village perché sur les hauteurs de l'Akfadou, étouffe sous la fumée de la décharge publique installée juste à quelques centaines de mètres. Les villageois sont en conflit permanent avec les élus de la commune de Azazga. Des centaines de villages, à travers la wilaya, sont dans la même situation. D'un côté, les populations refusent de voir leurs habitations servir de dépotoir. Cela induit beaucoup de risques sur l'environnement et la santé publique. Mais, d'un autre côté, ces populations ne cessent de harceler les élus pour trouver un lieu appropriée pour leurs divers rejets ménagers. Dans les soixante-sept communes de la wilaya, les décharges publiques constituent un véritable casse-tête pour les élus et les responsables locaux. Les villages eux aussi, demandent au assemblées élues d'évacuer par les moyens de la mairie les détritus. La volonté de satisfaire ces doléances se heurte au refus d'autres localités de servir de réceptacle des décharges publiques. Les exemples sont nombreux. Il n'y a pas longtemps, les citoyens de Yafajen dans la commune de Boudjima ont vivement contesté l'établissement d'une décharge publique à proximité de leur village. Après maintes tractations entre les élus et le comité de village, un accord a été trouvé mais après que les responsables aient promis des solutions de rechange. Un CET (Centre d'enfouissement technique) était en étude, leur avait-on promis alors. Hélas, jusqu'à aujourd'hui, la décharge fume quatre jours sur sept au nez des villageois. Il n'y a de changé que la quantité de détritus qui y est jetée. Depuis l'établissement de cette décharge au milieu d'une dense forêt, écologiquement vulnérable, les autorités locales n'ont pas cessé d'augmenter le nombre de villages desservis. Dans la ville de Tizi Ouzou et les autres petites villes de la wilaya, la situation est plus dramatique. Si dans les villages, les citoyens recourent souvent aux modes anciens, les habitants des villes n'ont d'autre issue que les camions et les éboueurs. Il y a quelques mois, un travail minutieux a été élaboré par une équipe de techniciens en vue d'améliorer ce service rattaché à la mairie. Les résultats de ce travail ont tous convergé vers le renouvellement de l'équipement et du personnel. Mais, après une année, la ville de Tizi Ouzou croule toujours sous les ordures. Aucune des recommandations de l'équipe de chercheurs n'a été appliquée à ce jour. Le constat est d'autant plus visible que deux faits indiquent clairement que les choses ne se sont point améliorées: premièrement, la synchronisation du passage des camions et des éboueurs avec les citoyens qui devraient sortir leurs poubelles est quasi nulle. Les trottoirs de la ville des Genêts sont tout le temps puants, et jonchés d'immondices. La cause: les camions passent à n'importe quelle heure de la journée et les citoyens sortent leurs poubelles à tout moment de la journée. Deuxièmement, l'échec cuisant des opérations de sensibilisation des populations. L'information et 1a communication, contrairement à l'idée encore répandue chez nous, ne se limite pas à quelques fascicules et dépliants illisibles. Jamais un organisme public, à l'exception de quelques associations, n'a daigné descendre sur le terrain affronter les questionnements des citoyens. Pourtant, personne ne peut ignorer l'état déplorable de la situation. Ils y vivent tous et ils marchent tous sur les mêmes ordures qui jonchent les trottoirs. Enfin, cette situation, faute de solutions durables et sérieuses, continuera encore d'alimenter la colère des populations. Les opérations de sensibilisation comme les tâches au niveau des communes doivent être exécutées par les spécialistes non par des charlatans qui n'apparaissent que lors des campagnes électorales.