Les magistrats exerçant au niveau de Constantine sont sortis frustrés de la cérémonie qui a eu lieu hier au Palais de justice à l'occasion de l'ouverture de l'année judiciaire. C'est l'allocution prononcée par le président du tribunal, M.H.Abd El Kader qui a été la source de cette irritation. Il a appelé les magistrats, la police judiciaire et les auxiliaires de justice à réprimer toutes les personnes qui s'adonnent à des attroupements même ceux organisés pour réclamer des droits légitimes. Etonnés par ces propos, les magistrats qui participaient à cette cérémonie, ont estimé qu'en tant que chef administratif, le président du tribunal a dépassé ses prérogatives. Il se serait ainsi immiscé dans la fonction des magistrats et dans leurs prérogatives surtout celles prévues en matière pénale. «C'est une ingérence dans les prérogatives des magistrats. L'article 147 définit clairement le rôle de chacun. Je suis scandalisé», a confié un magistrat. Pour d'autres, l'allocution du président du tribunal est tout à fait contraire aux termes du discours du président de la République qui a appelé à respecter les libertés et les droits du citoyen comme l'atteste l'article 139 de la Constitution. S'inscrivant en contradiction avec les propos du président de la République qui insiste sur la rigueur de l'application de la loi, le président du tribunal de Constantine aurait outrepassé ses droits. C'est ce que déclarent les magistrats avec lesquels nous nous sommes entretenus. Certains qualifient ces propos de maladroits.