Certaines faveurs accordées à des particuliers soulèvent pas mal d'interrogations. Selon un témoignage et de nombreux documents en notre possession, l'agence de la Badr de la wilaya de Médéa serait sujette à certaines activités illégales. Des retraits de fortes sommes sont effectués par des particuliers par le biais d'émission de chèques croisés et certifiés et ce «avec la complicité du directeur de l'agence et d'autres personnes exerçant à des postes névralgiques au sein de cette agence», soutient notre source. L'auteur des correspondances, qui requiert l'anonymat, énumère quelques cas de malversations et de faux et usage de faux qu'il dit être «insignifiants devant la multitude de cas d'actes illégaux enregistrés». Parmi ces cas, il cite celui «des chèques croisés d'une valeur de 4 millions de dinars et de 3 millions de dinars dont a bénéficié, illégalement, un entrepreneur domicilié à Berrouaghia (illégal pour la raison que cette entreprise est située dans une autre localité)». Devant cet état de fait, le dénonciateur parle «d'intention délibérée de nuire à l'économie». Contacté par L'Expression, le responsable de l'agence incriminée a semblé être surpris par les accusations qui lui sont portées. Il commencera par reconnaître qu'«une commission d'enquête est sur place pour confirmer ou infirmer les accusations». Questionné sur la véracité des dénonciations relatives à des «procédures fallacieuses au profit de quelques particuliers qui ont bénéficié de sommes faramineuses au travers de chèques croisés et autres», le responsable de l'agence commence par «nier toute existence de malversations et que s'il y a eu quelque privilège de quelque façon que ce soit, ce n'était que pour sauvegarder les clients potentiels». Dans un deuxième temps, ce dernier fait allusion aux carences en matière de réglementation qui, selon lui, «nous poussent à faire une entorse à celle-ci pour le bien de l'agence», précisant que «la Badr n'a subi aucun préjudice financier». En un mot, le responsable nie en bloc les accusations tout en reconnaissant être à l'origine de quelques «faveurs accordées pour échapper à la rigidité des textes régissant le secteur». Il précise, par ailleurs, que «le regard des employés dans ce genre de transactions est vu autrement que le dirigeant qui peut se permettre quelques libertés pour l'intérêt de l'agence». Il déclare: «Ces dénonciations sont dénuées de tout fondement et leur auteur aurait la mauvaise intention de nuire à l'agence», ajoutant que «les documents qui ont été subtilisés et photocopiés par la personne que nous croyons connaître est, en soi, un grave délit». Contacté par L'Expression, le P-DG, M.Bouyakoub, affirme «ne pas être informé des cas de fraude ou malversations dans certaines agences». En outre, et concernant la correspondance qui lui a été adressée en même temps qu'au Président de la République, il affirmera «ne pas l'avoir réceptionnée ou alors que cette dernière serait dans les archives». Le président de la commission d'enquête chargé du traitement des affaires en question, M.Boualbani, nous révèle «être au courant de l'affaire de Médéa et qu'une enquête est en cours pour déterminer les responsabilités de chacun». Ces révélations n'expliquent pas pourquoi des opérations douteuses se poursuivent encore de nos jours. En effet, les documents en notre possession et datés de juillet 2002, prouvent que «les auteurs agissent encore en usant des mêmes procédés». Notre interlocuteur a cependant promis que «les auteurs des malversations seront sanctionnées au terme de l'enquête». L'auteur des dénonciations, de son côté, n'est pas du tout de cet avis.