Retour sur le massacre des huit militaires Ce qui s'est passé à Berrouaghia Sur le lieu du drame, le décor et les flaques de sang témoignent de l'ampleur des affrontements qui ont eu lieu la veille. Une patrouille militaire est tombée, mardi dernier, aux environs de 18 heures, dans une embuscade meurtrière, tendue par un groupe terroristes armé au lieudit Montgorno, 14 km à l'est de Berrouaghia, dans la wilaya de Médéa. Bilan : huit militaires tués et sept autres blessés. Selon de nombreux témoignages recueillis dans la région, l'embuscade a eu lieu entre 17h30 et 18h00 à hauteur d'un poste avancé situé à une dizaine de kilomètres de la ville de Berrouaghia. La patrouille ciblée s'apprêtait à rentrer au cantonnement stationné en contrebas de la forêt de Montgorno. Les militaires effectuaient le trajet du retour, lorsqu'ils ont été surpris par l'explosion d'une bombe artisanale et les tirs de terroristes qui étaient embusqués sur les flancs gauche et droit de la piste. “La déflagration de la bombe a été entendue sur un rayon de 10 kilomètres”, nous dira un citoyen de Berrouaghia. Un violent accrochage entre les éléments de l'ANP et le groupe terroriste, dont le nombre reste indéterminé, s'en est suivi. Avec l'effet de surprise, les militaires ont subi des pertes. Selon notre source, les terroristes ont réussi à prendre toutes les armes en possession des huit militaires tués. Pour arriver sur les lieux du drame à partir de Berrouaghia, on a emprunté une route étroite sur plusieurs kilomètres, ensuite une chaussée détériorée qui s'enfonce très vite dans le massif forestier de Montgorno. Au bout d'une dizaine de kilomètres, on découvre le lieu du drame qui domine les agglomérations de Berrouaghia et Zoubiria. Le détail vaut la peine d'être relevé en ce qu'il renseigne sur la liberté que prennent les groupes armés. Sur le lieu du drame, le décor et les flaques de sang témoignaient de l'ampleur des affrontements qui ont eu lieu la veille. Les lâches criminels ont été contraints de battre en retraite en raison de l'important renfort de l'Armée nationale populaire (ANP) qui a été dépêché sur les lieux pour ratisser la région. De sources sécuritaires, on apprendra que le groupe terroriste se serait scindé en plusieurs petits groupes, pour échapper à l'importante opération de recherche menée par les éléments de l'ANP. Il semblerait que les terroristes jouissent d'une certaine facilité de déplacement au niveau de cette région fortement boisée et dont le relief est accidenté. Selon de nombreux observateurs, cet attentat terroriste serait l'œuvre du GSPD du tristement célèbre Abdelkader Souane qui écume la région allant du sud de la wilaya de Médéa à l'ouest de Aïn Defla, en passant par le nord de Tissemsilt. Toujours, selon nos interlocuteurs, c'est ce même groupe qui a perpétré l'embuscade de Djebel Louh, le 17 septembre dernier, ayant coûté la vie à neuf militaires. Le GSPD de Souane Abdelkader, ancien membre de l'ex-FIS et imam de Berrouaghia, dispose d'une complicité et d'éléments au niveau de la région. C'est ce qui explique que le plan diabolique a été minutieusement exécuté. Il est à craindre qu'après une longue période d'accalmie, la pression terroriste s'accentue. Les corps de sécurité en général et les militaires en particulier sont devenus la cible privilégiée des groupes terroristes armés. Cet attentat terroriste dans la wilaya de Médéa n'est pas seulement un indice que le terrorisme ne désarme pas, mais aussi et surtout l'inauguration d'une nouvelle phase qui commence avec la nouvelle organisation terroriste, le GSPD, dans cette région qui a toujours été le fief du GIA. Même si ces deux organisations terroristes ne sont plus aussi solidement structurées qu'elles l'étaient avant leur laminage progressif, après les rudes coups que leurs ont assenés les forces de sécurité, elles vont tout tenter pour semer de nouveau la terreur. Surtout que le recrutement est toujours en vigueur par les organisations terroristes, à la faveur de la démarche officielle qui pardonne aux criminels, et ce, à la veille de l'échéance présidentielle. Les élargis et les repentis n'ont-ils pas profité des lois de la République pour se réorganiser et se redéployer afin de reprendre le chemin du maquis. Cette situation, sujette à différentes supputations, interpelle l'ensemble des services concernés par la lutte antiterroriste. M. Achouri Un Terroriste Abattu à Jijel Hier, aux environs de 4h, un dangereux terroriste du GSPC a été abattu par des éléments de l'armée nationale, au lieudit Merchicha, sur les hauteurs des monts de Bouhench, situé à mi-chemin entre la commune de Kaous et Texenna. Alors que l'arme du terroriste tué (un kalachnikov) a été récupérée, ses acolytes au nombre de trois ont pu prendre la fuite à la faveur de l'obscurité et de la densité de la forêt. Ce groupe terroriste, composé de 4 éléments transportant des produits alimentaires et des médicaments sur les dos d'ânes, a été surpris par les tirs des forces de l'ANP, en embuscade dans ce lieu connu pour être un chemin de passage des terroristes. S. E. ABDI