L'audience, prévue hier (à 19h00 GMT), intervient au lendemain de l'annonce par Obama d'une série de mesures pour améliorer le renseignement et renforcer la sécurité du pays. Le Nigerian de 23 ans, accusé d'avoir voulu faire sauter un avion de ligne américain effectuant la liaison Amsterdam-Detroit le jour de Noël, devait comparaître pour la première fois hier devant un tribunal fédéral de la grande ville du Michigan (nord). L'audience, était prévue à 14 heures (19h00 GMT) intervient au lendemain de l'annonce par le président américain Barack Obama d'une série de mesures pour améliorer l'échange des renseignements et renforcer la sécurité du pays, suite aux sérieuses défaillances révélées par l'attaque revendiquée par Al Qaîda. Umar Farouk Abdulmutallab, qui devrait annoncer s'il plaide coupable ou non, avait été inculpé mercredi par un grand jury de six chefs d'accusation parmi lesquels «tentative de meurtre» et «tentative d'utilisation d'une arme de destruction massive» pour avoir voulu faire exploser le vol 253 qui transportait 290 passagers et membres d'équipage. Barack Obama, qui a endossé la responsabilité du fiasco de ses services de renseignement, a reproché aux différentes branches impliquées d'avoir échoué à assembler et comprendre les signes montrant qu'Al Qaîda au Yémen prévoyait une attaque, et a dénoncé des failles dans le système américain de liste de voyageurs à surveiller. Le jeune homme, fils d'un banquier nigerian, avait réussi à embarquer à bord du vol de Northwest Airlines avec des explosifs sans être repéré, alors que son nom figurait sur la liste élargie dite Tide (environ 500.000 personnes) des personnes à risque. Abdulmutallab a été sévèrement brûlé lors de sa tentative, avant d'être maîtrisé par d'autres passagers. Il a passé plusieurs jours à l'hôpital puis a été transféré dans un centre de détention fédéral à Milan (Michigan). Un groupe de religieux musulmans américains a d'ores et déjà prévu de se rassembler devant le tribunal et de brandir des panneaux clamant: «Pas en notre nom», «Notre objectif commun, comme l'a dit notre président, est de vaincre les extrémistes et Al Qaîda», a dit l'organisateur de ce rassemblement Victor Ghalib Begg, président du Conseil des organisations islamiques du Michigan. «Leurs actions nuisent vraiment à chacun d'entre nous», a-t-il dit. Cela jette l'opprobre sur les musulmans et il est important que les responsables religieux se fassent entendre. «Ce que font ces gens les mènera droit en enfer, pas au paradis.» Selon le ministère de la Justice, Umar Farouk Abdulmutallab risque la prison à vie s'il est reconnu coupable d'avoir voulu utiliser une arme de destruction massive. Il est passible de 20 ans à 30 ans de prison pour les autres chefs d'inculpation.