C'est aujourd'hui que le Président Abdelaziz Bouteflika participe au sommet de l'Union africaine. Le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, participera aujourd'hui à la 14e session des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine qui se tiendra à Addis Abeba en Ethiopie. Le thème choisi à cette rencontre est lié à l'utilisation des technologies de l'information et de la communication. Le sommet se penchera aussi sur l'intégration du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad) à l'Union africaine. Cette proposition a fait hier l'objet d'une rencontre entre le président et le leader libyen, le colonel Mouamar El Gueddafi. Auparavant, le président a prononcé une allocution devant le 22e sommet du comité des chefs d'Etat et de gouvernement chargé de la mise en oeuvre du Nepad suite à la présentation d'un rapport présenté sur le processus d'intégration du Nepad à l'Union africaine. Bouteflika s'est dit satisfait à la fois de cette proposition que du contenu du document. Le président considère que les conditions nécessaires sont réunies pour permettre de recommander à la Conférence de l'Union africaine de consacrer le parachèvement de cette entreprise. Il n'a pas omis de souligner que c'est le gouvernement de l'Afrique du Sud qui a facilité ce processus d'intégration. «Nous espérons que cette intégration confèrera davantage d'efficacité tant à l'Union africaine qu'à l'Agence de coopération et de planification dans la prise en charge coordonnée des activités et programmes visant à promouvoir le développement de notre continent», a-t-il ajouté. Il est estimé que la définition du mandat de l'Agence doit permettre la délimitation de son champ d'intervention et éviter tout chevauchement de compétences avec les autres instances de l'Union africaine. Selon le président, la mise en place de l'Agence constitue une étape significative dans la mise en oeuvre du Nepad et marque le passage effectif de la phase de sensibilisation à celle de la réalisation de projets régionaux et continentaux. La transformation du Comité des chefs d'Etat et de gouvernement chargé de la mise en oeuvre du Nepad en Comité d'orientation des chefs d'Etat et de gouvernement en tant que sous-comité de l'Union Africaine est aussi saluée par le président. Il considère que c'est un pas vers l'adaptation aux exigences induites par l'intégration. Le financement du Nepad et de son Agence est un autre sujet abordé par le président. Il précise que l'allocation de ressources dans le cadre du budget ordinaire de l'Union africaine est fondamental pour le fonctionnement de l'Agence, mais qu'il ne peut répondre aux ambitions du Nepad. «Il nous incombe alors d'oeuvrer à la mobilisation de ressources financières adéquates, prévisibles et soutenues», dit-il. Il appartient également aux partenaires des Africains d'honorer pleinement leur engagement à accompagner la mise en oeuvre du Nepad en tant que Programme de développement économique et social de l'Union africaine. Le Nepad aura en charge la mise en oeuvre de plus de 80 projets dont une quarantaine disposent de financements bancaires. Les questions de sécurité ne sont pas loin des préoccupations des Africains qui doivent rencontrer des dirigeants arabes pour aborder le dossier. L'UA est également invitée à se prononcer sur l'achat des terres africaines. La commissaire au Commerce et à l'Industrie, Elisabeth Tankeu, a exhorté les pays africains à définir une position commune sur l'acquisition massive des terres agricoles africaines par des personnes physiques ou morales étrangères, estimant qu'il s'agit d'un enjeu d'avenir. Les Chinois sont parmi les premiers à inaugurer cette politique. Des pays arabes et européens ont aussi jeté leur dévolu sur les terres agricoles pour assurer leur sécurité alimentaire. Pour l'heure, il n'y a pas de position commune africaine sur cette question pourtant cruciale. «La dernière crise alimentaire a montré à quel point nous ne pouvons pas nous appuyer sur les excédents des autres pour nous nourrir. Il faut donc produire nous-mêmes suffisamment pour nourrir nos populations», a ajouté la commissaire de l'Union africaine. Selon une étude de l'Institut international pour l'environnement et le développement, un organisme de recherche britannique, l'Ethiopie, le Ghana, Madagascar, le Mali et le Soudan ont déjà cédé, à eux seuls, près de 2,5 millions d'hectares agricoles.