L'Algérie fait figure de Petit Poucet dans un monde de géants touristiques et elle a l'ambition de conquérir une place au soleil. De janvier à novembre 2009, 1.813.534 touristes ont visité l'Algérie contre 1.656.892 pour la même période de l'année 2008, soit une progression de 9,45%. Le nombre de touristes reçus au cours des 11 premiers mois de 2009 dépasse même celui de toute l'année 2008 qui était de 1.772.000. Ce sont les Algériens résidant à l'étranger qui forment le gros du lot avec 1.195.319. Le nombre de touristes étrangers venus visiter l'Algérie (618.215) a fortement progressé (+19,67%) par rapport à la même période de l'année 2008 où ils n'avaient été que 516.621. En 2008 déjà, les Algériens se trouvaient largement en tête du flux de voyageurs avec 1 215 000 visiteurs, soit 68,6% du total des touristes, suivis des étrangers qui, avec 557.000 visiteurs, représentent 31,4% du total des touristes. Selon Econostrum, spécialisé dans les informations économiques, l'analyse du tourisme des étrangers fait ressortir la primauté de la motivation liée aux loisirs et détente qui, avec 359.141 touristes, concerne près des deux tiers (64,5%) du total des touristes. Le tourisme d'affaires vient en seconde position avec 165.882 personnes, soit 29,8% du total des touristes étrangers. Les missions ferment la marche avec 31.573 visiteurs, soit 5,7% du total des touristes étrangers. Pour ce qui est des pays d'origine des touristes étrangers, la France, selon les chiffres de 2008, venait largement en tête avec 170.583, la Chine se plaçant en seconde position avec 20.488, talonnée de près par l'Espagne avec ses 20.000 touristes. Derrière, arrivaient l'Italie (15.477), la Turquie (11.323), l'Allemagne (10.961) et la Belgique (6051). Par rapport à l'année 2007, on remarque la progression impressionnante de la Chine (+15%) face à la modestie de la croissance du nombre de touristes étrangers venus de France (+0,18%), d'Espagne (+1,28%) ou de Turquie (+0,08%). Le nombre de touristes étrangers en provenance d'Italie (-6,51%), d'Allemagne (-7,70%) et de Belgique (-20,86%), connaissait même une régression importante. Ni la Tunisie ni le Maroc ne figuraient, en 2008, dans le top des 7 pays émetteurs de touristes à destination de l'Algérie. Les recettes financières sont passées de 184,3 millions de dinars (1,8 million d'euros) à 215,3 millions de dinars (2,118 millions d'euros) en 2006, pour se situer à 218,9 millions de dinars (2,1518 millions d'euros) en 2007 et atteindre la barre des 300 millions de dinars (2,95 millions d'euros) en 2008. Toutefois, le montant des devises dépensées par les touristes algériens se rendant à l'étranger reste supérieur à celui des devises générées par les touristes se rendant en Algérie. De 370 millions de dinars (3,64 millions d'euros) en 2005, le montant des dépenses des touristes algériens se rendant à l'étranger est passé à 380,7 millions de dinars (3,74 millions d'euros) en 2006 puis à 376,7 millions de dinars (3,7 millions d'euros) en 2007 pour finir à 394 millions de dinars (3,9 millions d'euros) en 2008. Les pouvoirs publics en charge du secteur espèrent renverser la tendance dans les toutes prochaines années. Les prévisions officielles tablent sur un total de 3,1 millions de visiteurs en 2015, soit près du double du nombre actuel de touristes. Ce ne sera pas facile car de janvier à novembre 2009, 1.743.862 Algériens se sont rendus à l'étranger, soit une progression de 21,93% par rapport à la même période de l'année 2008 où ils avaient été 1.430.211. Pour atteindre leurs objectifs, les responsables du secteur ont engagé nombre de projets, dont la construction de 274 établissements hôteliers allant du haut de gamme aux standards, en passant par les chaînes internationales. La réalisation de ces projets devrait permettre d'arriver à 29.386 lits supplémentaires afin de doter le pays d'une capacité totale de 75.000 lits répondant aux normes internationales. Plus de 20 villages touristiques d'excellence, situés essentiellement dans le nord du pays, sont par ailleurs en cours de réalisation. La grande diversité du territoire algérien (mer, montagnes, hautes plaines et désert) permet d'établir des zones d'expansion touristique dans pratiquement toutes les régions, mais celles du Grand Sud (Djanet, Tamanrasset et Timimoun) ont été classées prioritaires en vertu de leur statut de destination privilégiée par les touristes et opérateurs étrangers.