Même s'il estime que l'objectif des Verts est d'arracher la troisième place qualificative à la Coupe du Monde, Salah Bouchekriou annonce que l'équipe algérienne de handball est déterminée à échapper à cette tradition et tenter d'aller plus loin dans cette compétition. L'Expression: Comment se sont déroulés les différents stages de préparation de l'Equipe nationale avant ces joutes africaines? Bouchekriou: Notre préparation s'est déroulée en France. Nous l'avons débutée avec les joueurs locaux parce que la réglementation ne nous permet pas d'avoir avec nous les joueurs professionnels. Nous avons un seul mois dans l'année pour avoir les pros avec nous. Durant les deux derniers stages, nous avons joué dix matchs avec l'ensemble des joueurs. Malheureusement, nous avons enregistré la méchante blessure de Filah qui est out pour ce championnat d'Afrique. Nous avons effectué des matchs de haut niveau en France. Nous avons rencontré, entre autres, une très forte équipe japonaise qu'on avait battue par deux fois. De plus, nous avons également joué contre une très bonne équipe «B» de la Tchéquie, pour ne citer que ces deux grandes nations du handball. De plus, nous avons eu de redoutables clubs de division I et II françaises. Je suis donc satisfait de notre préparation, d'autant que nous avons effectué notre programme préalablement tracé à la lettre. Et quel a été l'objectif du dernier regroupement qui a eu lieu à Staouéli depuis samedi dernier et ce, jusqu'au jour du départ de l'équipe en direction du Caire? Nous sommes restés douze jours en France et de retour à Alger, nous avons libéré les joueurs pour un repos de trois jours. Puis le dernier regroupement a eu lieu avec une séance d'entraînement samedi, deux le dimanche, une le lundi et enfin une dernière mardi. Nous avons donc travaillé sous les mêmes horaires que ceux prévus au Caire. C'est-à-dire 15 heures au lieu des habituels horaires 17 heures ou 18 heures, pour permettre aux joueurs de s'imprégner de l'ambiance de la CAN avant le départ. Jouer trois matchs en trois jours cela ne pourrait-il pas poser un problème de récupération? Nous avons l'habitude de jouer avec une telle cadence. D'autant que c'est valable pour toutes les équipes de notre groupe. Ce qui veut dire que ce serait équitable. De plus, nous nous sommes préparés en conséquence. Nous avons joué trois matchs en trois jours en France, soit sur cette même cadence. C'était fatiguant, certes, mais les joueurs se sont bien comportés. De plus, nous avons plusieurs joueurs et nous pouvons donc bien permuter et effectuer des changements successifs. Et sur le plan de la cohésion entre les joueurs, peut-on dire qu'il n'y a pas de souci là-dessus? Avec les professionnels tels Labane et Hamad, il n'y a aucun problème. Nous travaillons depuis plus de six mois et nous n'avons remarqué aucun problème d'adaptation entre les joueurs. Labane et Hamad sont d'ailleurs avec le groupe depuis 10 ans. De plus, même les deux derniers joueurs vivant et évoluant à l'étranger, ont été bien accueillis au sein du groupe et ils se sont bien familiarisés avec l'ensemble des autres sélectionnés. Il ne faut surtout pas oublier que notre choix des joueurs ne s'est pas fait sur un simple hasard, mais sur des critères avec la prise en compte du rapport qualités techniques et morales. Au Caire, le public égyptien sera sûrement hostile envers nos joueurs. Ne risque-t-il pas de perturber notre sélection? On n'en sait rien. On appréhende seulement. Mais il faut savoir que ce public pourrait influencer l'arbitrage. Car côté joueurs, ils sont bien préparés bien avant d'arriver au Caire. Nos joueurs sont conscients et tout le peuple algérien le sait. Ce qui veut dire qu'on part déjà bien préparés psychologiquement. Nous en avons discuté lors de notre dernier stage et j'ai bien expliqué aux joueurs qu'ils ne vont pas représenter leur propre personne au Caire, mais bel et bien le pays, donc il faut bien se maîtriser et être aussi forts sur le terrain techniquement que mentalement. Il faut se concentrer sur son match du début jusqu'à la dernière minute du jeu. C'est la seule manière pour obtenir le résultat escompté. Quels sont donc les résultats escomptés justement par notre sélection pour cette CAN 2010? Nous allons tout faire pour être parmi les trois premiers de ce championnat d'Afrique afin d'arracher notre billet qualificatif au Mondial. Mais, nous sommes également déterminés à échapper à cette tradition d'être toujours 3e. Il faut tenter d'aller plus loin... Que diriez-vous de votre groupe à la veille du premier match? C'est un groupe moyen. Toutes les équipes du groupe sont à notre portée. Mais il faut prendre toutes les équipes très au sérieux. En tout cas, le minimum qu'on veut arracher, c'est la troisième place dans cette compétition et nous avons les moyens de faire mieux. Pouvez-vous nous toucher un mot sur l'arbitrage africain? Je relève d'abord que lors des deux dernières éditions, l'arbitrage a été très correct. Au cours de la dernière édition, nous avons rencontré le pays organisateur, l'Angola, dans un match dans lequel un billet de qualification au Mondial était en jeu. Mais l'arbitre a été très correct. Ensuite, je dirais que si cela continue de cette manière, ce serait formidable pour le handball africain. Quelle serait donc votre conclusion? Je veux dire seulement que du côté égyptien, les événements ont pris une tournure extrasportive. S'il n'y avait pas ce cas, on aurait eu une autre idée sur notre présence en terre égyptienne. Mais je pense que quelle que soit l'attitude du public égyptien, nos joueurs sont bien préparés pour parer à toutes éventualités et je suis convaincu que nos joueurs sauront se maîtriser durant les matchs avec une concentration totale.