Quotidiennement, le service des urgences de l'hôpital Mohamed-Boudiaf ne désemplit point. Le manque de moyens, l'exiguïté du lieu, le flux toujours grandissant en début de soirée surtout compliquent le travail des deux généralistes qui assurent la garde. Comme si ces facteurs ne suffisaient pas, certains citoyens usent des coudes pour faire admettre leurs patients et n'hésitent pas à s'accrocher avec les chargés de la sécurité. Parfois, un malade est accompagné par plusieurs parents, amis ou voisins qui encombrent les accès. Les médecins, qui assurent le service au niveau des box de tri, doivent aussi assurer le suivi au département des urgences et ausculter les personnes mises en observation. De l'autre côté du service, la situation n'est pas tellement reluisante. Là aussi, les accompagnateurs n'hésitent pas à s'agglutiner autour du malade, à engager des discussions à haute voix sans aucune considération pour les autres personnes alitées. Le service, qui est le seul au niveau du chef-lieu de wilaya à travailler le soir, ne répond plus aux exigences de l'heure, puisque tous les malades sont dirigés vers ces deux box, sans distinction. Les enfants, les malades chroniques, les femmes...font la chaîne sans distinction d'âge. Prochainement, le secteur de la santé se dotera d'une nouvelle polyclinique réalisée en lieu et place d'un abattoir communal abandonné, à la cité 126 Logements, un quartier situé à la sortie Est du chef-lieu de wilaya. Cette structure assurera la couverture sanitaire des habitants de quatre importants quartiers, notamment Ras Bouira, Ouled Bouchia, Ouled Bellil et la cité Zerrouki. Une structure identique existe déjà, mais n'assure pas la garde nocturne. La polyclinique Kasdi-Merbah et le centre de santé Aboubakar-Belkaïd dispensent un ensemble de soins et de consultations spécialisées. Ces établissements travaillent la journée aux heures d'ouverture et de fermeture administratives. «Pour limiter le flux vers l'hôpital et permettre une bonne prise en charge des malades, il est plus que nécessaire de prévoir des gardes et de décentraliser le service des urgences», nous confiera un citoyen.