Les participants au séminaire ont qualifié l'administration électronique de «clé de voûte» du développement de la société de l'information. Le ministère de l'Intérieur persiste sur sa position quant au respect des règles définies par l'Organisation internationale de l'aviation concernant le passeport biometrique. Le directeur général des libertés générales et des affaires juridiques au niveau du département de l'intérieur, Talbi Mohamed, est revenu à la charge. Intervenant lors de la journée parlementaire organisée sur l'administration électronique (e-gouvernement), hier au Sénat, a voulu apporter quelques éclaircissements et estime que le ministère n'a pas laissé le choix aux citoyens d'assumer leurs responsabilités quant à l'identification faciale. «Certaines parties ont déformé les propos du ministre», a-t-il affirmé mais réitère que les citoyens doivent se soumettre à la loi. Les nouvelles mesures appliquées au niveau des aéroports sont basées sur la photo et l'empreinte digitale. Si le citoyen ne respecte pas les règles il risque de s'exposer à l'humiliation. Voulant balayer toute polémique, le représentant précise que la numérisation des pièces d'identité vise à assurer plus de sécurité aux citoyens. De son côté, le commandant de la Gendarmerie nationale, ingénieur en informatique, Nourredine Mourad, a fortement défendu ce projet. Afin d'écarter les interprétations erronées faites sur le biométrique, cet ingénieur dit qu'il n'y a pas lieu de s'affoler. Le processus en question garantit une meilleure protection des données personnelles. «Personne ne risque de falsifier un passeport ou la pièce d'identité», a-t-il précisé. Même en cas de perte du passeport, le conférencier explique que les données ne seront pas exploitées puisque le passeport sera immédiatement révoqué juste après la déclaration de perte. Il faut reconnaître que le lancement de l'opération de numérisation des passeports a provoqué une vive polémique sur le voile et la barbe. Plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer l'interdiction du voile et de la barbe. Présentant une étude technique, le commandant de la Gendarmerie nationale a précisé que dans les règles arrêtées par l'Oiac, il y a 36 points qui doivent être affichés sur le visage. Or, la partie faciale affiche juste 20 points, ce qui nécessite de montrer les zones d'ombre, à savoir les oreilles, le front et le menton. Le séminaire d'hier a été l'occasion pour le département de l'intérieur d'éclaircir les choses à propos de ce sujet qui fait rage en ce moment. «L'objectif recherché à travers cette journée est de démontrer l'importance d'intégrer les technologies dans le système administratif pour garantir un fonctionnement efficace», a déclaré le vice-président du Sénat, Rachid Assas. Les participants ont également souligné la nécessité de mettre en place une stratégie claire des technologies, touchant tous les aspects dans ce domaine. «Il est nécessaire de faire une véritable évaluation de la situation de la e-administration, qui entre dans le cadre de la stratégie e-Algérie 2013», ont indiqué les experts lors de cette rencontre initiée par le Conseil de la nation. M.Laskri Tayeb, membre du Conseil de la nation, qui intervenait sur le thème du «e-gouvernement: enjeux et perspectives», a estimé que la politique nationale relative au secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC) vise à moderniser l'administration à travers l'amélioration de sa gestion et de son rapprochement du citoyen. Qualifiant l'administration électronique de «clé de voûte» du développement de la société de l'information, il a indiqué que le e-gouvernement a pour objectif de mettre en place une administration de meilleure qualité devant permettre aux usagers de ne plus se déplacer de guichet en guichet. La révolution numérique nécessite l'adaptation de la gestion aussi bien des institutions publiques que des entreprises, aux nouvelles technologies.