«Ridicule», telle a été la sanction infligée à l'Egypte par la commission de la FIFA, à sa tête Marcel Mathier, mardi dernier, concernant l'affaire du bus algérien caillassé au Caire le 12 novembre dernier. Après six mois d'attente que justice soit faite. L'instance a tranché en infligeant à la Fédération égyptienne de football une interdiction d'organiser les deux premiers matchs à 100 km du Caire dans le cadre de la Coupe du monde 2014. Elle devra, en outre, payer une amende de 100.000 francs suisses (environ 71.000 euros). Une sanction symbolique, surtout lorsque on sait que la FIFA a pris cette décision, après avoir jugé que le pays hôte n'avait pas pris toutes les mesures imposées et adéquates pour assurer la sécurité à la délégation algérienne. Une complicité évidente de la FIFA avec le coupable, accentuée par un verdict des moins logiques...Véritable insulte pour l'Algérie qui comptait avoir gain de cause. L'Egypte est-elle à ce point intouchable? Un autre pays à la place du coupable ou de la victime aurait peut-être vu une FIFA plus sévère. Si cette affaire s'était déroulée en Europe, l'instance n'aurait, non seulement pas attendu tout ce temps pour se prononcer, et encore moins sévir avec autant de clémence. Aujourd'hui, l'Algérie est déçue et a le sentiment d'avoir été spoliée de son droit à une justice qui aurait dû lui être rendue. Après avoir été victimes de l'Egypte, les Algériens sont maintenant victimes de cette FIFA qui est censée être là pour instaurer des règles justes dans n'importe quel cas de dépassement. Pourtant, les lois sont claires, si un pays n'assure pas la sécurité à une délégation étrangère, il écopera d'une sévère sanction, mais alors, où est la sévérité? Ou encore, où est donc la sanction? Cependant, certains diront qu'une sanction est toujours positive car elle donne gain de cause. La FIFA reconnaît «enfin» que l'Algérie a été lésée et surtout victime. Une victoire donc pour les Verts quelle que soit la nature de la pénitence. Par ailleurs, la FIFA, qui n'a pas daigné punir les Egyptiens pour leurs agissements, fait preuve d'encouragement ou pire, d'incitation à la violence. Le pays, qui n'en est pas à sa première bavure, n'est pas près de s'arrêter en chemin, puisque la FIFA est là pour étouffer les actions de recours. A quelques semaines du début de la phase des poules de la Ligue des clubs champions, cette punition ne vient pas rassurer. En effet, la JS Kabylie devra rencontrer le Ahly et l'Ismaïlia, deux clubs égyptiens, et pourrait tout autant être agressée sans pour autant que la commission de discipline ne relève cela. Comment cette délégation algérienne sera-t-elle reçue par des supporters qui n'ont eu aucun scrupule à attaquer un bus et blesser des joueurs à leur arrivée au Caire et cela sans avoir été sanctionnés? Dans quel état d'esprit les Algériens évolueront-ils sur le terrain? Tant de questions dont les réponses semblent toutefois, évidentes. A noter qu'en dépit de la clémence de la FIFA, le président de la Fédération égyptienne de football, Samir Zaher, a déclaré à la presse égyptienne, qu'il ferait l'impossible pour alléger la sanction tout en insistant sur le fait que l'Algérie doit payer pour ce qui s'est passé lors du match barrage de Khartoum alors que la FIFA a rejeté le dossier pour preuves insuffisantes.