Le mois sacré est aussi une occasion pour se rapprocher des plus pauvres. A l'heure de la rupture du jeûne, plusieurs milliers de jeûneurs se rabattent sur les 22 restaurants ouverts à cet effet à travers la wilaya de Tizi Ouzou. Selon un bilan émanant du Croissant-Rouge algérien (CRA), ce sont quelque 52.000 repas qui ont été servis au sein de ces établissements de charité. Les 18.000 familles recensées cette année ont, de leur côté, bénéficié de pas mois de 20.400 couffins de Ramadhan.Pour la réussite de ces opérations, le CRA a été épaulé par d'autres initiatives charitables. Ainsi, pour l'ouverture de ces restaurants, six d'entre eux ont vu la participation de six Assemblées populaires communales. Trois seulement ont été ouverts par le Croissant-Rouge alors que trois autres ont été de l'initiative exclusivement communale. Les bienfaiteurs n'ont également pas rechigné à venir au secours des démunis. Les dons émanant d'eux ont contribué à ouvrir cinq établissements de restauration. Le mouvement associatif n'a, lui aussi, pas été absent de l'oeuvre de charité. Six restaurants de la Rahma ont été fiancés par des associations réparties à travers la ville de Tizi Ouzou et des communes environnantes. Par ailleurs, la Sonatrach n'est pas restée indifférente à ces actions, car pas moins de 900 couffins ont été distribués par cette société nationale. Toutefois, si le nombre de repas ainsi que celui des couffins distribués sont élevés, une lecture est à faire quant à la pauvreté qui sévit dans cette wilaya. Car, si pendant le mois de jeûne les âmes charitables se manifestent presque instantanément, il n'en demeure pas moins que le nombre de pauvres et de familles démunies ne change pas durant les autres mois de l'année. D'autre part, et bien que les oeuvres charitables appellent la discrétion pour leurs auteurs, il est, au contraire, nécessaire de relever au grand jour que de larges proportions de la population de la wilaya sont dans la pauvreté. Ces statistiques révèlent aussi des défaillances dans l'indice de pauvreté. Car plusieurs voix n'ont pas cessé, depuis longtemps, de signaler que des familles aisées bénéficient de ces oeuvres charitables au vu de leur habitat précaire. Enfin, si pendant le mois de Ramadhan les démunis bénéficient de ces lieux pour apaiser leur faim, que deviendraient-ils pendant les nuits hivernales? Pourquoi n'y pense-t-on pas tous les jours.