Comme chaque année et durant tout le mois sacré, des âmes charitables se manifestent pour venir en aide aux nécessiteux. Outre le Croissant-Rouge algérien qui n'a pas dérogé à la tradition, des bienfaiteurs se joignent à une opération de solidarité qui marque le mois de Ramadhan dans la wilaya de Tizi Ouzou. Le Croissant-Rouge algérien, comité de wilaya de Tizi Ouzou, mobilise ses troupes, ces jours-ci, à l'occasion du mois sacré, pour venir en aide aux personnes nécessiteuses. La traditionnelle opération de solidarité a été mise en branle à travers plusieurs localités de la wilaya de Tizi Ouzou. Selon le président de cette organisation humanitaire, Hakim Aït Hamadouche, en l'occurrence, onze restos errahma ont été ouverts à Draâ El Mizan, Boghni, Ouadhias, Béni Douala, Larbâa Nath Irathen, Aït Agouacha, Aïn El Hammam, Tizi Ouzou, Bouzguène, Fréha et Sidi Naâmane. Aussi, les jeunes bénévoles du CRA procèdent également à la distribution des couffins alimentaires aux démunis, en attentant le don de Sonatrach, dont bénéficiait le CRA depuis quatre ans. « Avec l'aide de la direction de l'action sociale, l'entreprise Cévital et le comité national, nous distribuons pas moins de 1500 repas chaque jour à travers les 11 restaurants du CRA », précise M. Aït Hamadouche qui ajoute qu'une campagne de circoncisions pour 300 enfants nécessiteux et des visites au chevet des malades, figurent également dans le programme de solidarité durant ce mois de jeûne. Dans la ville des genêts, des restaurants du cœur ont ouvert leurs portes aux démunis et autres passagers, à l'heure de f'tour, histoire de rester toujours dans le sillage de l'action humanitaire que connaît la région depuis des lustres. C'est dans ce sens, d'ailleurs, qu'un industriel de la région a ouvert un restaurant errahma. Ce geste fait preuve de piété en ce mois de carême surtout lorsqu'on sait que la pauvreté progresse et la misère monte d'un cran en Kabylie. Ainsi donc, Lazib Abdenour a transformé son restaurant, sis au centre-ville de la capitale du Djurdjura, en resto du cœur pour assurer un repas chaud aux personnes démunies tout au long de ce mois de jeûne. Le propriétaire de ce restaurant a préféré se recycler en auberge pour les SDF et autres passagers, rompant ainsi avec la tradition commerciale qui fait sa vocation. L'endroit est convoité chaque jour par des centaines de jeûneurs. Depuis le début de ce mois sacré, le restaurant en question sert quotidiennement une moyenne de 500 repas, dont 360 à emporter. Parfois, plus, et ce, en fonction du nombre de demandeurs. L'on rencontre des habitués des lieux, des personnes issues des couches sociales défavorisées et même des travailleurs dont le revenu ne permet pas de prendre un f'tour à hauteur de 250 ou bien 300 DA. Les plats y sont généralement opulents avec au menu, la chorba, plat de résistance, limonade, dattes et fruits, quotidiennement comme tient à le préciser M. Abarab à qui incombe la gestion de cet établissement. Autrement dit, c'est un plat exclusivement « ramadhanesque ». Les préparatifs commencent généralement la matinée pour être fin prêts, quelques heures avant la rupture du jeûne et dans le souci de permettre la distribution des plats à emporter et procéder à la mise en place de la salle. Un groupe de huit travailleurs du restaurant épaulés par des jeunes bénévoles s'occupent de la préparation des tables, à 18h, soit un peu plus d'une heure avant le f'tour. A 18h50, les jeûneurs se mettent à table. Les deux rangées, longeant la salle, sont pleines. Il ne reste plus aucune place. Les serveurs s'affairent à servir la chorba. Il reste encore vingt minutes. Mais, d'autres arrivent. Le gérant essaye de les rassurer : « Vous attendez un peu de temps seulement à l'extérieur. Il y en a pour tout le monde. »