La polémique continue à faire rage entre les acteurs politiques de la wilaya de Béjaïa, depuis l'annonce de la dotation financière conséquente de 419 milliards de dinars pour le prochain plan quinquennal. Le montant de la dotation est le deuxième budget au niveau national après celui de la capitale. Lorsqu'on fait le calcul proportionnellement à la densité de la population, Béjaïa arrive alors en tête pour la première fois de son histoire. Depuis sa divulgation, par le RND, une polémique a été enclenchée par le FFS. Un parti aux commandes localement, qui joue à l'opposition. Les langues se sont donc déliées pour porter des avis qui divergent à bien des égards. Entre ceux qui estiment que l'Etat s'est montré généreux avec une volonté de rattraper le retard accumulé depuis des années et ceux qui, sur fond de calcul d'épicier, soutiennent tout à fait le contraire, la polémique enfle pour constituer le sujet des soirées ramadhanesques à Béjaïa. Lors de sa récente sortie publique, le Front des forces socialistes avait -, tout en relevant le retard accusé par la wilaya qu'il dirige depuis 12 ans -, souligné que la dotation ne dépasse pas les 200 milliards de dinars. Pour ce faire, le FFS, par la voix du président de l'APW, a déduit l'enveloppe consacrée à la réalisation de la pénétrante et du Centre hospitalo-universitaire. Le FFS estimait alors que ces deux projets ne devraient pas figurer dans le budget de wilaya. Du côté de la wilaya de Béjaïa, la cellule de communication nous a confirmé, hier, que les deux projets en question font partie du budget alloué pour les cinq prochaines années. «Il s'agit de deux projets qui profitent bien à l'économie et au développement de la wilaya», rétorque-t-on avant de s'interroger: «Pourquoi en faire une distinction» en citant d'autres wilayas qui ont bénéficié du projet du CHU dont le financement est pris en charge par le budget de la wilaya. On reste perplexe devant cette polémique qui accapare beaucoup trop d'énergie et de temps qu'il vaudrait mieux consacrer à trouver des moyens afin de réaliser le maximum de projets attribués. Même son de cloche au niveau du RND. Contacté hier, le député Omar Allilat était en préparation de la réunion de son bureau de wilaya afin d'élaborer les propositions de son parti à soumettre au wali de Béjaïa. «C'est le nouveau registre du commerce que le FFS tente d'ouvrir après avoir épuisé bien d'autres sujets», a-t-il déclaré. «Ils n'ont rien trouvé de mieux que de sortir cette absurdité au lieu d'agir dans le sens de soulager les populations à travers des opérations d'appoint à même de favoriser la concrétisation de ce programme et éviter conséquemment les traditionnels retards qui nuisent directement au développement local», a-t-il conclu. Au FLN, on pense que la polémique vise à détourner l'opinion des véritables enjeux qui restent essentiellement liés au rattrapage du temps perdu par la concentration des énergies en direction de la concrétisation rapide et efficace des projets attribués. «Ceux qui entretiennent cette polémique tentent de cacher leur faiblesse et se dédouaner aux yeux de l'opinion qui n'est plus dupe», déclarait, hier, le député Foudil Zeghaouti. Le rendez-vous qui réunira ce soir l'exécutif, les députés, les sénateurs et l'APW de Béjaïa autour du développement de la wilaya, mettra-t-il fin à cette polémique que de nombreux observateurs qualifieraient «d'inutile».