L'adhésion du Syndicat national des magistrats à l'UIM se décidera lors de la prochaine réunion de cette organisation prévue au mois de novembre prochain. Des représentants de l'Union internationale des magistrats ont affirmé hier, à Alger, que tous les systèmes judiciaires de par le monde sont imparfaits et connaissent des insuffisances. Christophe Régnard, président de l'Union syndicale des magistrats français, Tarek Ibrahim, vice-président de l'Association des magistrats tunisiens, affirment, lors d'une conférence de presse animée au forum El-Moudjahid, qu'«aucun système juridique n'est parfait» et que chaque pays a ses insuffisances qui lui sont propres. En visite en Algérie dans le but d'évaluer le travail du Syndicat des magistrats algériens en vue d'une adhésion à l'Union internationale des magistrats, les représentants de l'UIM se disent plutôt satisfaits de tout ce qui a été réalisé dans ce secteur en Algérie et surtout de tout ce qui est en cours de réalisation. «Nous avons constaté l'existence d'une volonté sincère de la part des dirigeants du pays afin de mieux préserver les droits des citoyens algériens. Des moyens très importants, sur le plan matériel et humain, sont mis en place», a déclaré M.Ibrahim Tarek, magistrat tunisien. Ayant effectué une visite à la prison d'El Bouni, dans la wilaya de Annaba, les deux magistrats se sont dits plutôt satisfaits de ce qu'ils ont vu. «Là encore, je dirai que tous les pays ont des efforts à faire sur les conditions d'incarcération. L'humanisation des prisons en est une affaire qui concerne tous les pays. Pour ce qui est de l'Algérie, des formations en diverses spécialités sont prévues dans les prisons. A titre d'exemple, nous avons assisté à un cours d'anglais donné par un condamné. C'est une image de la prison», a expliqué, M.Régnard. Le magistrat français avoue, à demi-mot, la difficulté qu'on trouve «à gérer les prisons qui renferment 2000 à 3000 détenus». Même s'ils admettent l'insuffisance des système juridiques, les intervenants évitent d'élaborer un tableau de comparaison entre les deux pays. La raison est toute simple d'après eux: «Chaque pays a ses caractéristiques et sa sociologie. Nous ne pouvons pas comparer la France à la Tunisie ou les USA à l'Algérie», a précisé M. Ibrahim. Revenant au motif de la mission, les délégués de l'UIM n'ont pas tari d'éloges sur le syndicat des magistrats présidé par Djamel Aïdouni. Selon les déclarations de ces représentants, «un rapport positif» sera transmis à l'UIM pour trancher sur la question de l'adhésion du SNM à cette organisation internationale. «Notre mission consiste à transmettre fidèlement l'image du système juridique algérien et le travail du syndicat algérien pour convaincre l'UIM», a encore précisé Ibrahim Tarek. De son côté, M.Régnard a reconnu «l'indépendance» du SNM. «J'ai moi-même assisté à l'assemblée générale du syndicat algérien et j'ai bien constaté une grande liberté et des débats démocratiques qui existent au sein de cette organisation», a-t-il dit. La décision finale de cette adhésion sera prise lors de la prochaine réunion de l'Union internationale des magistrats prévue du 6 au 12 novembre prochain. Ainsi, le SNM qui a formulé sa demande d'adhésion en 2007, pourra bien être le 13e pays africain à rejoindre l'UIM. Actuellement l'Union comprend 74 associations ou groupements représentatifs nationaux à travers les cinq continents.