Lors de la cinquième session de l'assemblée générale du Syndicat national des magistrats tenue hier, à Alger, les magistrats ont soulevé leurs problèmes socioprofessionnels. «Beaucoup reste à faire pour garantir l'indépendance du magistrat», clamera la représentante de la section syndicale de Bouira. Faute de privilège, de priorité en matière de prise en charge médicale accordée par les ser-vices publics, le magistrat se retrouve à la merci d'autrui, explique l'intervenante. En outre, nombreux sont les magistrats qui ont avoué «leur incapacité à faire face aux nombreux dossiers à examiner» en raison de l'absence «d'espaces de vie au niveau de certains sièges de cours de justice. Ce qui rend encore difficile le métier de juge». Les magistrats du sud du pays déplorent de leur côté le gel de la convention relative à la réduction de 40% du prix du billet d'avion. Cette convention a été signée entre le département de la justice et la compagnie Air Algérie. Les critères de désignation aux postes «de président de chambre ne sont pas du tout clairs» dénoncent encore les magistrats. En outre, après 20 ans d'existence, le Syndicat national des magistrats algériens n'est pas intégré au niveau de l'instance internationale, l'Union internationale des magistrats. Après trois demandes, il n'est accepté qu'en tant que membre extraordinaire. L'adhésion à l'Union internationale des magistrats est très difficile, a reconnu le président réélu du SNM, Djamel Aïdouni. Selon l'intervenant, il existe une sorte de rapport de force entre les partisans du modèle anglo-saxon et le modèle francophone. «La candidature de l'Algérie ainsi que cinq pays catalogués du camp francophone a été rejetée alors qu'un petit pays comme les Bermudes s'est vu être accepté», indique le président de l'Union des magistrats français qui a révélé que son instance, au même titre que l'Association des magistrats tunisiens, soutiendra la candidature de l'Algérie lors du prochain congrès de l'UIM qui se tiendra au Sénégal. Le Syndicat national des magistrats devra répondre à 49 questions avant que son adhésion soit validée, explique le premier responsable du SNM. L'évolution du ratio ou rapport nombre de magistrats-nombre d'habitants, la modernisation du fonctionnement de la justice et l'adoption du nouveau Code des procédures judiciaires vont jouer en faveur de l'adhésion du SNM à l'UIM, a affirmé le président de l'Union des magistrats français. A l'issue d'un vote à huis clos, les membres du Conseil national ont reconduit à l'unanimité le président sortant, Djamal Aïdouni et élu les 11 membres du bureau exécutif.