Les gens s'y rendaient quand ils pouvaient, mais ce n'était pas obligatoirement la joie. C'est, en effet, le mot qui eût le mieux convenu pour dépeindre la fin de la campagne électorale des locales qui s'est effectivement terminée en apothéose à Alger, pour la plupart des partis politiques engagés dans la compétition. Pendant plus de 15 jours, l'opération fut menée tambour battant, comme une course de fond, à travers l'Algérie pour permettre aux formations politiques de se surpasser pour attirer vers elles le plus de votants possible et offrir ainsi, aux candidats de leur obédience l'opportunité de remporter les élections prévues le 10 octobre 2002. Naguère, la puissance publique appelait au vote. Les gens s'y rendaient quand ils pouvaient, mais ce n'était pas obligatoirement la joie. Aujourd'hui, tout a changé. Sous des couleurs différentes, les partis travaillent chacun pour soi et c'est bien là, le but recherché durant les 12 dernières années de bouleversements structurels et idéologiques. Le système, pluraliste désormais, compte bien accumuler les expériences pour s'opposer à un retour par inadvertance ou volontaire au parti unique. Et le premier parti qui défend avec force ce principe est bien le FLN. Il faut dire aussi, que le FLN, qui relève d'une longue «traversée du désert», a profité, depuis un an, pour faire peau neuve en s'imposant des analyses profondes de ses organes. De cette fouille abyssale et thérapeutique, il en est sorti un parti qui, sans renier à 100% le bilan de la première mouture qu'il fut pendant les «trente glorieuses» post-indépendance, a opté pour la modernité et le rajeunissement de ses rangs. Benflis ne cesse de le répéter : un parti n'est certes pas une religion, mais son respect, ici-bas, ne peut souffrir dilettantisme. Le parti est un tout, mais également une école où l'on apprend à se familiariser avec la culture politique pour pouvoir servir la collectivité nationale sans en ressortir quoi que ce soit de contraignant. La chance du FLN, au-delà des circonstances qui ont peut-être aussi, contribué à le ramener aux premières loges de la scène politique, c'est d'avoir trouvé en Ali Benflis l'animateur de premier ordre qui n'a pas besoin de vanter son intégrité morale et son efficacité dans le travail pour imposer son image de grand homme d'Etat aux autres formations, voire à d'autres. Là-dessus, tout le monde est d'accord, y compris ses adversaires au sein du parti qui se sont spécialisés ces derniers temps, à surveiller ses faits et gestes en toutes circonstances, pour essayer de le confondre - en vain ! et l'accuser ensuite d'être trop parfait, de ne pas prêter le flanc à la critique, le secrétaire général du FLN qui n'en a cure, poursuit son petit bonhomme de chemin pour faire du parti de Novembre le parti de référence des Algériens. Le travail, l'énergie intelligemment dépensée, c'est ce qu'il n'a cessé de démontrer depuis son accession au rang si convoité de secrétaire général du FLN et particulièrement lors des deux dernières campagnes électorales. A présent que la deuxième campagne est terminée quels seront les buts que le FLN poursuivra pour augmenter davantage encore ses capacités à gérer et orienter les hommes vers le bien-être? Car le FLN «est non seulement une grande force de propositions, mais aussi de changement». Le bien-être de la population figurant parmi les priorités de cette formation, le FLN imagine clairement les conséquences désastreuses que peut engendrer l'économie de marché, si elle n'était assujettie à une forte politique sociale en contrepoids pour réduire les écarts entre pauvres et riches... Revenons aux buts que le FLN est décidé de poursuivre, une fois les élus installés dans leurs communes respectives...Sachant que le calendrier politique comporte plusieurs échéances, le secrétaire général du FLN, lors d'une conférence de presse tenue au Gué de Constantine pour clore la campagne de son parti, n'a pas hésité à déclarer que pour le FLN, la prochaine grande échéance sera le congrès qui se tiendra à la fin du premier trimestre 2003. Et la présidentielle alors? Mais cela est une autre affaire...