Elle considère qu'elle a joué en faveur du pourrissement de la situation. Le PT a obtenu 568 611 voix aux APW, soit 137 sièges qui représentent 6,99% des suffrages exprimés, mais ne dispose d'aucune majorité. Interve-nant lors d'une conférence de presse qu'elle a animée, hier, au CIP, Mme Hanoune estime que son parti a évolué ; si on se fie aux chiffres annoncés par le ministre de l'Intérieur. Le PT a bénéficié de 200.000 voix supplémentaires par rapport aux législatives de mai dernier. Cela constitue en soi une performance. Mais Mme Hanoune l'annonce sans ambages: «Nous refusons ces résultats.» Elle entend les résultats obtenus à Béjaïa et Tizi Ouzou. Car, selon elle, en donnant la deuxième place au FLN après le FFS, l'administration veut instaurer une bipolarisation de fait. «Cela est faux», dit-elle. Son estimation, faite suivant les renseignements pris sur place, lui donne des chances à Béjaïa. Par ailleurs, à Chlef, «des armes à feu ont été utilisées pour faire sortir les représentants des partis et truquer à leur guise», ajoute-t-elle. «Ce sont les patriotes qui ont agi», précise-t-elle. C'est également le cas à Aïn Defla et même à Alger et ailleurs. A Annaba, «un parti, qui n'existait pas, est apparu subitement ; on a retrouvé le RND parmi les gagnants». Mais Mme Hanoune sort de ses gonds quand elle évoque la Kabylie. Selon elle, c'est l'administration qui maintient le pourrissement grâce au concours de «ces aventuriers». Elle ne trouve qu'une seule formule à cette situation de statu quo: «L'exclusion du multipartisme en Kabylie», parce que les urnes ne sont venues que tardivement dans certains bureaux alors que d'autres ont fermé à 11 h. En guise de consolation, le PT attend la loi de finances pour dénoncer les contradictions entre les discours électoraux et l'action politique.