La médiocrité semble être un art bien cultivé chez Suzuki. «C'est honteux pour une marque aussi prestigieuse que Su-zuki, et qui plus est, est centenaire, de se faire représenter par des incompétents pareils», tempête un client rencontré à l'entrée du showroom Suzuki situé à Bab Ezzouar. Hors de lui, ce client dénonce le manque de pièces de rechange Suzuki. «Cela fait 6 mois que j'attends les pièces de rechange de mon Alto. Tous les jours on m'annonce que les pièces seront disponibles incessamment, qu'il ne reste que les formalités douanières, en vain...» Ce n'est pas le seul client à se plaindre de cette situation qui perdure. Ali M., un citoyen retraité, vit le même cauchemar, son fils, qui a fait un accident avec sa Swift, se retrouve sans voiture depuis le mois de juillet dernier. «Mon fils, qui est ingénieur, est appelé très souvent à se déplacer. C'est pour cela que j'ai décidé de lui acheter un véhicule. Malheureusement, sa voiture est immobilisée depuis cinq mois.» Il se dit aussi «dégoûté» par l'accueil qui lui a été réservé. «Je suis vraiment traumatisé par l'accueil. Un agent de sécurité discourtois vous oblige à garer à l'extérieur (qui, faut-il le préciser, est une entrée de bretelle d'autoroute). Il ne prend même pas la peine de vous expliquer où se trouve la boutique. Livré à vous-même, vous faites tous les départements du service sans que personne ne daigne vous indiquer le chemin.» Le meilleur reste à venir quand le malheureux client trouve enfin le magasin de pièces détachées. «Un magasinier d'une nonchalance incomparable vous ignore carrément.», poursuit-il. Quand il décide enfin de vous parler, il vous annonce antipathiquement «qu'il n'y a aucune pièce de disponible.» Lorsque l'infortuné citoyen «ose» lui demander quand elles seront disponibles, il reçoit une réponse des plus étonnantes! «Ce n'est pas moi qui fabrique cette pièce. Je ne sais pas, revenez dans trois mois!» Choqué, le pauvre père de famille jure devant Dieu qu'il se «débarrassera» de cette fichue voiture «dès que je pourrais enfin la réparer, je la dégagerais illico presto, je ne veux plus avoir à faire à ses charlatans». Avant de conclure: «Je regrette vraiment mon achat, surtout qu'au même prix j'aurais pu avoir une petite allemande bien plus robuste...». Le constat est encore plus alarmant chez son concessionnaire «Dar El Beïda Autos»! La plupart des clients dénoncent le manque de professionnalisme de ce distributeur. «Le service après-vente est inexistant dans cette entreprise», nous confie un jeune client. «Je ne sais pas comment on peut accorder un agrément à un concessionnaire qui ne dispose que d'un minuscule garage comme atelier de maintenance, qui en plus est situé entre des villas». Ce même client nous raconte une anecdote des plus ahurissantes «Lors d'une révision de ma Maruti, j'ai rencontré un sexagénaire qui a plus de quarante ans de conduite. Le malheureux disait qu'il venait d'acquérir une Suzuki SX4 berline. Néanmoins, il s'est rendu compte que les plaquettes de frein étaient usées, alors qu'il n'avait même pas encore bouclé trois mille kilomètres! Comme sa voiture est toujours sous garantie, il se rend automatiquement au garage (qu'ils appellent atelier) du concessionnaire d'où il a acquis sa voiture. Et là, un pseudo-mécanicien muni d'une lampe torche, jette un petit coup d'oeil sur les freins (sans avoir démonté les roues), et lui dit que ses plaquettent étaits dans un bon état, que c'est l'ABS qui lui a donné cette impression.» Notre jeune interlocuteur nous raconte que le vieil homme non convaincu de la réponse du garagiste, va chez un mécanicien privé pour avoir un deuxième avis «Grande fut sa surprise lorsque le mécanicien lui montra que ses plaquettes étaient complètement usées, et ses disques complètement rouillés». Outré, le sexagénaire se rend chez ce distributeur pour demander des explications. «C'est votre façon de conduire qui a usé les freins», lui lance le mécanicien qui enchaîne: «Vous freinez trop souvent.» Un autre client de la succursale «Dar El Beïda Autos» nous interpelle sur le changement d'attitude du directeur commercial qui jure que la pénurie des pièces détachées n'est qu'une rumeur. «Avant d'acheter votre voiture, le directeur est très accueillant, je dirais même sympathique. Il vous promet que les pièces sont disponibles, qu'il n'y a aucun souci à se faire sur ce point-là. Mais après l'acquisition de votre automobile, il vous envoie balader comme un malpropre...». Le même client insiste sur le fait que le seul point positif dans cette concession est «le jeune préposé à la boutique» qui, contrairement à ses collègues, se démène comme un fou pour régler vos doléances. «C'est l'arbre qui cache la forêt.»