La Déclaration d'Alger se veut comme un rappel à l'ordre de la communauté internationale sur les violations du droit international commises par certains pays. Le parachèvement de la décolonisation est inéluctable. Tel est le message principal de la Déclaration d'Alger qui a sanctionné les travaux de la Conférence internationale sur la célébration du 50e anniversaire de la résolution 1514 sur le droit des peuples à l'indépendance, tenue au Palais des Nations-Club des Pins. Cette déclaration se veut comme un rappel à l'ordre de la communauté internationale sur les violations du droit international commises par certains pays. «Le colonialisme, sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, est contraire aux buts et principes de la charte des Nations unies et aux normes du droit international», souligne la Déclaration d'Alger. Partant du principe que cette résolution est d'une brûlante actualité, les rédacteurs du document soutiennent qu'il n'y a aucune raison qui justifie l'occupation des territoires. «Conformément au droit international, aucun prétexte lié à la superficie du territoire, à la situation géographique ou à l'importance numérique des peuples ne saurait être recevable pour empêcher le libre exercice des peuples encore colonisés au droit à l'autodétermination et à l'indépendance», précisent les participants. Ces derniers ont appelé à l'adoption au sein de l'ONU et dans l'ensemble du système des Nations unies des mesures efficaces pour l'application intégrale de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux peuples coloniaux. La déclaration préliminaire n'a en aucun cas mentionné le cas de la Palestine et du Sahara occidental. Une revendication vivement réclamée par les participants à l'atelier consacré à l'examen du projet. «La Déclaration d'Alger doit mentionner et appeler à l'indépendance de la Palestine et du Sahara occidental», avaient insisté les participants aux débats. Pour eux, il est indispensable que la Déclaration d'Alger réaffirme la légitimité de la cause sahraouie et celle palestinienne. Même préoccupation soulevée par les participantes à l'atelier sur «le rôle de la femme dans l'émancipation des peuples». «Il n'est pas normal que la Déclaration d'Alger n'inclue pas dans son texte le cas du Sahara occidental et celui de la Palestine», ont estimé les participantes. Pourquoi? Selon un éminent diplomate, cette question obéit à des considérations politiques. Revenant sur l'appel pressant des intervenants, notre interlocuteur affirme: «Ce n'est pas une conférence sur la décolonisation ni de soutien aux peuples sahraoui et palestinien. Ce 50e anniversaire, explique-t-il, est l'occasion de faire une évaluation de la déclaration et de son application». Il rappelle que l'objectif de cette conférence est d'apporter une caution morale au combat des peuples opprimés. La déclaration finale a fait l'objet de plusieurs consultations qui ont duré jusqu'à la fin de la journée. Les participants ont renouvelé leur attachement à la démarche d'indépendance de décision dans les relations internationales poursuivie par les pays nouvellement indépendants qui aspirent à participer dans la prise de décision au niveau international. Il faut reconnaître que la célébration du 50e anniversaire de la résolution 1514 était un rendez-vous historique. Plus de 200 personnalités dont d'éminentes figures de la lutte anticoloniale ont tenu à assister à l'événement. La Conférence d'Alger a permis de donner un nouveau souffle au combat pour la libération des peuples du joug colonial. Les promoteurs des mouvements de libération ont salué l'initiative de l'Algérie de s'exprimer sur l'obligation de relancer le mouvement pour en finir avec le colonialisme.