Plusieurs semaines après avoir présenté son bilan à l'APN, c'est au tour du Sénat de prendre connaissance du document. C'est demain que le Premier ministre Ahmed Ouyahia présentera la Déclaration de politique générale concernant son gouvernement, devant les membres du Conseil de la nation. Une déclaration similaire a déjà été présentée à l'APN le 21 octobre dernier. Les débats qui s'ensuivront au Sénat risquent de revêtir une certaine importance. L'on se rappelle que les débats après le passage de Ouyahia à la Chambre basse du Parlement étaient houleux et enrichissants du fait des questions posées par les députés, notamment ceux du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Pas moins de 193 députés ont interpellé le Premier ministre sur les questions de l'heure, à commencer par celles relatives au phénomène de la corruption qui mine les fondements de l'Etat. Plusieurs questions ont été également posées sur les retards pris dans la réalisation des projets de travaux publics et les surcoûts qui en découlent. On a même enregistré un échange de propos virulents entre lui et les députés du Rassemblement pour la culture et la démocratie. Conformément à la Constitution, le Premier ministre a apporté ses réponses aux députés le 31 octobre dernier insistant sur la politique de l'Etat en matière de lutte contre la corruption. A ce sujet, il avait souligné que l'Etat a consolidé les moyens et mécanismes de contrôle à travers la formation et la mise à niveau des cadres en charge de la gestion des deniers publics dans les collectivités locales ainsi que l'élargissement des missions des contrôleurs financiers à toutes les communes du pays. Outre la désignation de magistrats et d'experts auprès des institutions publiques et des ministères, en vue de l'examen des marchés publics, M.Ouyahia a rappelé l'instruction donnée aux entreprises publiques de recourir aux prestations des avocats. De plus, le Premier ministre avait également évoqué l'alourdissement des peines prévues par les lois amendées en matière de lutte contre la corruption, affirmant qu'elles «seront rigoureusement appliquées». «L'Etat veille, parallèlement à la lutte contre la corruption, à assurer une meilleure prise en charge sociale des préoccupations du peuple, tant au plan de la santé qu'à celui de l'éducation ou de l'enseignement», avait-il encore affirmé. Cela dit, le Premier ministre devra, dans cette seconde étape, présenter le bilan du gouvernement de plus d'une année ainsi que les perspectives tracées dans le plan quinquennal 2010-2014, adopté le 24 mai dernier. En outre, Ouyahia devra également répondre à certaines questions qui alimentent l'actualité nationale. S'il ne le fera pas dans son discours d'ouverture, il le fera dans les coulisses du Conseil de la nation, à moins d'esquiver les représentants de la presse. L'on cite, entre autres, les pénuries cycliques qui touchent des produits de large consommation comme le lait, pénurie qui, à ce jour, persiste, les problèmes liés à cette filière sont loin d'être résolus. La flambée des prix touchant d'autres produits dans les marchés comme les légumes, et la dégradation du pouvoir d'achat des citoyens qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts sont deux autres questions qui demandent des éclaircissements de la part des autorités du pays. Dans cet ordre d'idées, le Premier ministre ne manquera pas d'être interpellé sur la situation sécuritaire, notamment concernant la dernière opération d'envergure menée par les forces combinées de l'ANP dans les massifs montagneux et accidentés de la Kabylie.