Le loyer est une obligation et en aucun cas l'organisme ne peut enfreindre la loi. Venus appliquer une décision d'expulsion, décision prononcée à l'encontre d'un père de famille qui n'a pas payé ses loyers, les représentants de l'Opgi se sont retrouvés en face d'une opposition organisée par les habitants de la cité des 140 Logements. Les manifestants ont obstrué les passages, incendié des pneus en signe de refus de cette décision. «Certes, le locataire se doit d'honorer ses dettes mais sa situation sociale ne le lui permet pas. Comment laisser dehors une famille en cet hiver qui s'annonce rude?», dira un jeune manifestant. Par précaution et évitant la confrontation, les éléments des services de sécurité ont barricadé les lieux sans intervenir directement. Après quelques heures, les jeunes sont rentrés chez eux sans qu'aucun affrontement ne soit enregistré. Nous apprendrons que le locataire aurait bénéficié de ce logement dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire. Avant ce recasement, les familles dans le besoin, en majorité, ne payaient rien. Vivant de petits métiers et surtout des aides, pour certains, de l'action sociale, ces familles sont dans un véritable imbroglio. Du côté de l'Opgi, force revient à la loi. Le loyer est une obligation et en aucun cas l'organisme ne peut enfreindre la loi. L'Office de promotion et de gestion immobilières de Bouira aura enregistré au 30 novembre de l'année en cours, plus de 18 milliards de centimes en loyers impayés. Ce manque à gagner résulte de cette tendance à ne pas s'acquitter de sa dette par les occupants de logements mais aussi les bénéficiaires de locaux à usage commercial. Malgré maintes mises en demeure et lettres de rappel, nombreux sont ceux qui ne daignent pas répondre à la sollicitation de l'organisme. Les recettes enregistrées à la même date s'élèvent à 22 milliards de centimes. Ces deux chiffres permettent de conclure à une perte sèche d'environ 50%. C'est cette situation qui influe directement sur les prestations de l'organisme quand il est sollicité pour des réparations, des réhabilitations. Privilégiant la communication et voulant faire valoir la raison, l'Office a décidé et mis en place plusieurs mesures visant à récupérer son bien sans mettre le client dans des situations difficiles. Ainsi et parmi ces décisions, celle d'accorder aux locataires un échéancier de payement calculé sur le revenu du concerné. L'Office envisage aussi de mener une campagne de sensibilisation auprès de ses clients par l'affectation d'agents qui se déplaceront sur site pour tenter de convaincre les réticents et aussi diagnostiquer les causes de ce problème. Intransigeant, l'Opgi envisage aussi d'utiliser la manière forte auprès des clients indélicats en recourant à la justice. Pour rappel, 800 affaires ont trouvé dénouement auprès des tribunaux qui ont statué par 202 décisions de paiement sans conditions, 600 cas de résiliation du contrat de bail suivi d'expulsion. Deux décisions ont été exécutées à M'Chedallah, trois à Lakhdaria, une respectivement à Bouira, Bechloul et Sour El Ghozlane... Concernant les locaux à usage commercial, 6 décisions d'expulsion par voie de justice ont été appliquées à Bouira. L'Opgi de Bouira gère un parc immobilier composé de 12.356 habitations, 1651 locaux commerciaux. Dans le cadre du décret exécutif 03/269 portant cessation des biens de l'Etat, l'Office ouvrira à partir du 31 décembre un guichet pour dépôt des dossiers aux postulants à cette cessation.