Khartoum n'a pas l'intention d'assumer la totalité de la dette soudanaise, contrairement à ce qu'a avancé l'ex-président américain Jimmy Carter, a affirmé le ministère soudanais des Affaires.étrangères, cité lundi soir par l'agence officielle Suna. M.Carter a déclaré à la chaîne CNN que le président Omar El Bechir lui avait dit lors d'un entretien samedi que la dette, évaluée à 36 milliards de dollars, devrait être assumée par le Nord du pays en cas de sécession du Sud-Soudan. «Le ministère des Affaires étrangères a catégoriquement réfuté les déclarations de l'ex-président américain Jimmy Carter», a indiqué l'agence officielle Suna. M.Bechir «a déclaré pendant son entretien avec Carter que régler la dette était une responsabilité commune au Nord et au Sud», a précisé le porte-parole du ministère, Khaled Moussa, cité par Suna, précisant que la dette était l'une des questions en suspens dans les négociations Nord-Sud. D'après lui, M.Bechir a de nouveau appelé la communauté internationale, pendant ses discussions avec M.Carter, à effacer la dette du Soudan étant donné que «le pays, à la fois dans le Nord et le Sud, n'a pas assez de ressources pour régler ces dettes, en prenant en compte la baisse attendue des recettes pétrolières du Nord». «J'ai parlé avec le président Bechir. Il a dit que la totalité de la dette devrait revenir au Nord-Soudan, pas au Sud. Donc, d'une certaine façon, le Sud partira sans dette», avait déclaré M.Carter de Juba, la capitale sudiste, où il se trouve pour observer la tenue du référendum d'indépendance du Sud-Soudan qui a débuté dimanche. Le Soudan, qui a une dette estimée à 36 milliards de dollars, incluant 30 milliards en arriérés de paiement selon les données du FMI, plaide depuis des mois pour son annulation. Selon tous les pronostics, le Sud-Soudan devrait devenir un Etat indépendant dès le 9 juillet prochain à l'issue du référendum qui s'achève samedi. Nord et Sud doivent régler un ensemble d'enjeux cruciaux - sécurité, citoyenneté, respect des traités internationaux et économie - d'ici juillet. Le partage de la dette, mais aussi de la manne pétrolière, dont 80% des ressources sont concentrées dans le Sud, fait partie de ces sujets-clés.