L'ancien président américain, qui nie mener une médiation, veut néanmoins tenter de débloquer le processus entre Palestiniens et Israéliens. L'ex-président américain, Jimmy Carter, et le chef du mouvement islamiste palestinien Hamas, Khaled Mechaâl, ont eu hier à Damas une nouvelle entrevue sur l'instauration d'une trêve entre Israël et Ghaza et la libération d'un soldat israélien détenu par des Palestiniens. Selon le Hamas, ils ont examiné ´´en détail´´ des propositions présentées par leurs délégués qui s'étaient entretenus dans la nuit après une première rencontre de plus de quatre heures entre MM.Carter et Mechaâl, vendredi soir, dans la capitale syrienne. Les deux hommes sont convenus que le Hamas fournira sa réponse ultérieurement à M.Carter, selon le mouvement islamiste. L'ex-président américain est arrivé vendredi à Damas, où est basé le chef en exil du puissant mouvement islamiste, dans le cadre d'une tournée dans la région axée sur les efforts de paix. M.Carter a réclamé des gestes de ´´bonne volonté´´ du mouvement palestinien envers Israël, a affirmé un haut responsable du Hamas, Mohammad Nazzal. Il a proposé ´´une trêve´´ entre Israël et le Hamas qui contrôle la bande de Ghaza, ´´un échange de prisonniers´´ qui comprendrait le soldat israélien Gilad Shalit, ´´la levée du blocus´´ imposé à Ghaza, et une solution concernant ´´le point de passage de Rafah´´. Le caporal franco-israélien Shalit, 21 ans, a été enlevé le 25 juin 2006 en territoire israélien à la lisière de la bande de Ghaza par trois groupes armés palestiniens, dont le Hamas. Le terminal de Rafah, entre la bande de Ghaza et l'Egypte, est fermé quasiment en permanence depuis juin 2006. Israël impose un blocus à Ghaza depuis le 17 janvier en riposte aux tirs de roquettes sur son territoire. Le projet de rencontre de M.Carter avec les responsables du Hamas avait suscité de vives critiques de la part d'Israël et des Etats-Unis qui considèrent ce mouvement comme une organisation «terroriste». Le mouvement islamiste, par contre, s'est dit ´´satisfait´´. La visite de Jimmy Carter ´´montre l'échec de la politique de blocus et d'isolement imposée´´ au Hamas, a affirmé M.Nazzal. La rencontre ´´sera une occasion pour le Hamas de clarifier ses positions et lui permettra de briser la politique d'isolement imposée par les Etats-Unis, Israël et d'autres parties´´, s'était félicité un porte-parole du groupe, Sami Abou Zouhri. Un analyste palestinien a estimé sous le couvert de l'anonymat que M.Carter, prix Nobel de la paix en 2002, tenait compte dans ses propositions ´´des appréhensions sécuritaires d'Israël. Il veut éviter les tirs de roquettes sur l'Etat hébreu, pousser à des négociations entre les deux parties´´, a-t-il commenté, estimant qu'il était ´´déraisonnable d'ignorer le Hamas´´. Le Hamas répondra positivement aux demandes de M.Carter, mais ´´pas à n'importe quel prix´´. ´´L'intérêt du peuple palestinien doit être pris en compte´´, a assuré M.Nazzal. ´´Libérer le soldat Shalit sans contrepartie est hors de question. Rien n'est gratuit. Les Israéliens doivent donner quelque chose´´, a-t-il dit. Gilad Shalit sera ´´immédiatement´´ relâché si Israël libère des prisonniers palestiniens, selon une liste fournie par le Hamas, avait affirmé, vendredi du Caire, un responsable du mouvement islamiste Mahmoud Zahar, cité par l'agence officielle égyptienne Mena. Cinq miliciens palestiniens ont été tués et douze soldats israéliens blessés dans une nouvelle flambée de violence hier à Ghaza, où le Hamas a lancé une série d'attaques, dont des attentats-suicides à la voiture piégée, contre un point de passage contrôlé par Israël.